Le programme alimentaire mondiale a réclamé le 16 août 2005 une nouvelle rallonge pour les enfants dénutris au Mali. Le PAM, basé à Rome, avait réclamé 6 millions d’euro, soit 3,900 milliards de francs Cfa pour une intervention d’urgence dans notre pays.
Mais depuis le 16 août, l’agence spécialisée des Nations Unies a revu sa demande à la hausse. Désormais, elle réclame 11 millions d’euro, soit 7,150 milliards de francs Cfa pour aider 175. 000 enfants de moins de cinq ans au Mali.
Pour l’instant, le PAM n’a reçu que 2,2 millions d’euros soit 1,43 milliards de francs Cfa. Or, l’institution Onusienne ne cache pas son inquiétude.
«Si l’aide n’arrive pas, la situation au Mali pourrait dégénérer comme au Niger voisin, où 2,5 millions de personnes risquent de mourir de faim» déclare t-elle.
A l’instar des autres pays africains de la bande Sahélienne, le Mali a connu, une campagne agricole 2004-2005 particulièrement perturbée, suite à l’arrêt précoce des pluies et une invasion acridienne.
Conséquence : un déficit céréalier important de 347. 000 tonnes a été enregistré. En janvier 2005, après les récoltes, 101 communes sur les 703, avec une populations de 1. 160. 000 habitants, avaient été identifiées comme étant en difficultés alimentaires et 87 autres en difficultés économiques.
A la cérémonie de lancement de l’opération de la création de 178 banques de céréales dans 160 communes et au profit de 18 associations dans le District de Bamako; Mme Lansry Nana Yaya Haïdara, commissaire à la sécurité alimentaire a évoqué les actions déjà entreprises par les autorités du pays.
Pour atténuer les difficultés alimentaires, Mme Lansry Nana Yaya Haïdara rappellera la distribution gratuite de 9.146 tonnes de céréales dans 83 communes en novembre et décembre 2004 et de 13. 589 tonnes dans 111 communes en mars 2002.
Elle est aussi revenue sur les ventes d’intervention de l’OPAM, en juin 2005, sur 3054,800 tonnes et les ventes par offre publique de 5000 tonnes de riz pour l’OPAM en mai et juin 2005.
Ces actions du commissariat à la sécurité alimentaire ont été appuyées par la décision du gouvernement d’exonérée de la TVA l’importation 110. 000 tonnes de riz et 100. 000 tonnes de maïs.
Malheureusement, les résultats de cette opération ont été en deçà des attentes, à l’heure du bilan le 27 juillet 2005.
Sur 50. 000 tonnes de riz exonérées de la TVA, les opérateurs économiques maliens du secteur n’avaient pu importer que 29. 681 tonnes.
En ce qui concerne le maïs, le résultats était encore moins signifiant. Sur 100. 000 tonnes de maïs exonérer de la TVA, seulement 1223 tonnes étaient arrivées.
Ce manque de performance des opérateurs économiques maliens a poussé le Président de la République Amadou Toumani Touré à envisager une nouvelle réforme de l’OPAM, afin qu’elle puisse combler les faiblesses constatées.
En attendant, le pays doit rapidement trouver les moyens pour distribuer pendant 6 mois, 5 000 tonnes de farines et compléments à 46. 593 enfants malnutris et 128. 012 enfants à risque de malnutrition.
Assane Koné
18 août 2005