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Le Centre international de conférences de Bamako sert de cadre, depuis avant hier, à une rencontre de deux jours de tous les représentants des pays de l’Afrique de l’Ouest. C’était dans le cadre de la toute première réunion du comité exécutif restreint du Conseil régional de sécurité alimentaire du sahel en Afrique de l’Ouest, à la tête duquel, le Mali assure le poste de secrétaire exécutif.

L’ouverture de la cérémonie était présidée par Mme le Commissaire de la Sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haïdara. Au présidium, il y avait notre compatriote, le tout nouveau secrétaire exécutif du Cilss, le Pr Alhousseini Bretaudeau Guindo et le représentant des partenaires techniques et financiers du nom de luc Petillon (français).

Selon le représentant des partenaires techniques et financiers, M. Luc Pétillon, la sécurité alimentaire est une question complexe et multidimensionnelle touchant à la fois aux facteurs liés à la disponibilité alimentaire, à l’accessibilité, et à l’utilisation des produits alimentaires.

M. Luc Petillon a indiqué que la dernière crise en 2005 reste encore présente dans les esprits et qui rappelle en même temps l’importance du marché régional, notamment les préoccupations relatives aux échanges entre les pays du sahel et les pays côtiers, et aux politiques commerciales. Le contexte change aussi et est marqué par la rapide croissance démographique et l’urbanisation galopante dans la région.

Le représentant des partenaires souligne également que plusieurs efforts n’ont cessé d’être alloués par les partenaires techniques et financiers aux côtés du CILSS, malgré tout, la population du sahel et l’Ouest africain demeure toujours confrontée aux offres de la sécurité alimentaire conjoncturelle et structurelle tout comme à la pauvreté.

Pour relever les défis du présent et du futur, en matière de sécurité alimentaire, tous les membres de l’organisation et leurs partenaires doivent mettre l’accent sur la réflexion et la recherche de solutions concrètes. Pour y parvenir, tous les acteurs ont besoin d’être unis autour d’un même but à atteindre en matière de sécurité alimentaire. Au nom de tous les partenaires, M. Luc a promis à tous les participants, leur détermination et leur engagement à la consécration de toutes les actions de l’organisation.

Quant à notre compatriote, le tout nouveau sécrétaire exécutif du CILSS, le Pr Alhousseini Bretaudeau Guindo, après avoir souhaité la bienvenue à tous les participants, il dira que cette réunion marque le début de la concrétisation d’une initiative et d’un grand objectif commun à la sous-région Ouest africaine, à savoir : “la mise en place d’un conseil régional de sécurité aimentaire (CORESA)”.

Ce processus est l’aboutissement de plusieurs efforts consentis depuis près d’une décennie à travers le processus participatif Sahel 21 initié autour de l’avenir du sahel à l’aube du 21ème siècle ; l’élaboration et la validation du cadre stratégique de sécurité alimentaire durable dans une perspective de lutte contre la pauvreté (CSSA) et de sa stratégie opérationnelle appelé SOSAR.

En effet, cette stratégie est un cadre de collaboration signé entre le CILSS et l’Union européenne dans lequel une grande priorité est accordée au renforcement du dialogue politique et à l’amélioration de la gouvernance de la sécurité alimentaire tant au niveau national que régional. C’est pourquoi, dira le secrétaire exécutif, le Pr Alhousseini, la mise en place du conseil régional de sécurité alimentaire (CORESA) et de ces instances est une étape importante dans ce processus.

En effet, le CORISA a comme objectifs principaux : de permettre une concertation “permanente” entre les principaux acteurs nationaux , régionaux, publics et privés dans le domaine de la sécurité alimentaire de créer une synergie et coordonner le suivi entre les principales strategies structurantes dans la région (lutte contre la pauvreté, sécurité alimentaire, environnement) ; d’instaurer un dialogue “permanent” entre les responsables et acteurs saheliens et les partenaires internationaux.

Comme le souligne le secrétaire exécutif, ce document permettra aux acteurs du CILSS : d’harmoniser les interventions, de créer les synergies et de stimuler les convergences des actions dans le domaine de la sécurité alimentaire.

Par ailleurs, les objectifs visés par cette rencontre sont : informer les acteurs sur les programmes régionaux de sécurité alimentaire en cours dans la sous-région. Examiner et adopter les projets de textes constitutifs du CORESA et de son Comité Exécutif Restreint (CER), procéder à la mise en place effective du Comité Exécutif Restreint enfin, examiner et valider les documents du secrétariat technique sur le dispositif de suivi évaluation des stratégies de sécurité alimentaires au niveau national et régional.

Dans son intervention, Mme le commissaire à la sécurité alimentaire a expliqué que depuis plusieurs décennies, les pays de la sous-région, les organisations Intergouvernementales et les partenaires ne cessent d’oeuvrer pour l’avènement d’une sécurité alimentaire durable dans la sous-région. Malgré ces efforts, il demeure une frange importante des populations, notamment sahéliennes et Ouest africaines, qui souffre d’insécurité alimentaire, à cause de la persistance de contraintes d’ordre environnemental, socioéconomique et institutionnel.

Pour Mme Lamsry Nana Yaya Haïdara, face aux enjeux et défis de l’insécurité alimentaire, le renforcement du dialogue politique et de la bonne gouvernance de la sécurité alimentaire sont d’une importance capitale pour tous les acteurs du développement de la sous région.

Mme la commissaire s’en va également pour remercier l’initiative du CILSS d’organiser cette rencontre première du genre relative à la mise en place du conseil régional de sécurité alimentaire et de son comité exécutif restreint auquel le gouvernement du Mali accorde une importance capitale.

Pour terminer, Mme Lamsry Nana Yaya Haïdara a exhorté tous les membres du CORESA à doubler ensemble les multiples efforts pour enrayer l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans nos pays respectifs. C’est à ce prix qu’ils pourront aborder les autres étapes du processus de développement économique dans ce contexte difficile de concurrence et de mondialisation.

Hady BARRY

12 juin 2007.