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Nous observons de plus en plus que des femmes adoptent des tenues vestimentaires qui frisent la vulgarité pour aller présenter leurs condoléances. Des personnes qui transforment les lieux de deuil en lieux d’exhibition.

En effet l’arrivée de certaines femmes se signale par l’odeur forte des encens ou des effluves de parfums, des craquements de bruit des talons.

Des griots se mettent à faire des louanges dignes des cérémonies de mariage, et lorsqu’ une personne s’hasarde à les demander de respecter la douleur des autres, ils rétorquent que Dieu a interdit l’ingratitude.

Par ailleurs, des gens se sont transformés en « nécrologues », ces derniers restent à l’écoute des cérémonies de funérailles. « Nous allons manger du bon zamè (riz au gras), et boire du dèkè.. », déclarent ces personnes.

Une fois ce genre d’individus à la cérémonie de funérailles, il s’active dans la maison afin de s’assurer le repas du midi, du soir si possible. Il ne manquerait pas d’apporter une tasse de riz au gras au reste de sa famille qui attendra son retour avec impatience.

De plus en plus, on ne fait plus attention à la douleur de la famille du défunt. Les proches du défunt, sont plutôt contraints d’effectuer des dépenses supplémentaires.

D’autre part, une nouvelle pratique oblige ceux qui viennent présenter leurs condoléances à ne pas se présenter les mains vides. Une chose qui fait que les gens rivalisent à apporter qui un sac de riz ou du sucre, une caisse de boisson ou de préférence une enveloppe contenant de beaux billets de banque.

Seulement certaines personnes prennent soin de traverser la foule avec leurs cadeaux pour qu’on remarque bien leur gentillesse. La spécialité de certaines femmes est de piquer des crises d’hystérie ou crises de possession, ce qui ne passe pas inaperçue.

Khadydiatou Sanogo

Le Républicain du 22 Mars 2010.