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Après le succès éclatant du président Amadou Toumani Touré, qui fut candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 29 Avril, le débat est à présent ouvert sur les perspectives de sa gestion du pouvoir. Le président réélu, dans le cadre de la mise en oeuvre de son Programme de Développement Economique et Social va-t-il poursuivre les actions qu’ils a débutées et qui, en grande partis ont été porteuses d’espoir ou va-t-il rompre avec cette dynamique? C’est cela la question essentielle que l’on se pose aujourd’hui au sein de l’opinion publique nationale.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en 2007, comme en 2002, le président Amadou Toumani Touré a un cadre de référence pour la mise en oeuvre de son projet de société.

LE PDS, L’OUTIL PRIVILEGIE

En effet, ce que le président de la République a proposé aux millions de Maliennes et de Maliens, c’est le Programme de Développement Economique et Social (PDES). Avec une telle ambition, il faut s’attendre à ce qu’il n’y ait pas rupture, toute chose qui signifierait d’ailleurs un aveu d’échec des actes posés jusqu’ici. Le président réélu serait-il prêt à renoncer à ses acquis, ceux de notre processus démocratique? Rien n’est moins sûr quand on sait qu’il doit, en grande partie sa réélection au fait qu’il a posé des jalons véritables du développement durable, social et économique. Alors, pourquoi s’inquiète-t-on donc tant des perspectives de la gouvernance sous la houlette du président Amadou Toumani Touré?

NE FAUT-IL PAS REVOIR LE PARTENARIAT AVEC LES ACTEURS POLITIQUES?

Au sein de la population générale, il y a toujours au moins deux grandes tendances: ceux qui sont de bonne foi, les vrais démocrates, soucieux de l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations, toutes sensibilités confondues et ceux qui se battent au nom du peuple, en pensant surtout à eux mêmes d’abord. Tout dépend de la position dans laquelle se trouvent les seconds. Ainsi, leurs arguments sont fonction de leur situation du jour.

Quand ils sont avec le pouvoir, ils n’alarment point, donnant l’impression d’être d’accord avec tout ce qui se passe. Et, il suffit qu’ils entrent en rébellion contre le pouvoir pour qu’ils contestent tout, jusqu’aux actes dont ils ont contribué à l’élaboration ou à la mise en oeuvre. C’est pourquoi ça n’a pas été du tout surprenant que les candidats issus du Front pour la Démocratie et la République (FDR) aient tenté de tout remettre en cause en ce qui concerne la gestion du pouvoir par le président de la République Amadou Toumani Touré, pourtant leur partenaire politique pendant de nombreuses années.

DES APPRECIATIONS

Il y a un jugement à faire de ce constat qui n’est autre chose que l’expression de la supercherie politique qui en dit ainsi long sur les ambitions et prétentions des uns et des autres. Une chose est claire, c’est que les élections du 29 Avril ont permis à l’opinion publique nationale de mieux comprendre la lourdeur des taches d’un président de la République aujourd’hui au Mali.

Un autre enseignement des élections présidentielles au Mali est que le président de la République, quoiqu’il fasse, est obligé de travailler avec d’autres acteurs politiques qui ont une vision tout à fait différente de la gestion du pouvoir, mais acceptent, au nom de la stabilité politique, de la paix sociale et du souci de l’approfondissement de notre processus démocratique de prendre part à la gestion du pouvoir de façon consensuelle.

Par rapport au consensus politique, le président de la République a toujours été pourtant explicite qu’il n’est pas une camisole de force et que tous ceux qui n’étaient pas à l’aise dans cette expérience pouvaient se rétirer. Les uns et les autres, en son temps, ont fait la sourde oreille. Puisque c’est cela qui les arrangeait. Et, dès qu’ils ont senti les nouvelles élections pointer à l’horizon, ils n’ont cessé de devenir bélliqueux, tentant de tout mettre en cause, même leur propre participation à la gestion de la cité.

LA SANCTION DES ELECTEURS ET LE REPOSITIONNEMENT

Les électeurs, ayant été témoins de cette volte-face qu’ils ont d’ailleurs condamnée, ont sanctionné les auteurs de cette politique politicienne. C’est au regard de tous ces constats que l »on croit fermement que les candidats du FDR iront à l’opposition. N’est-ce pas cela qui explique leur positionnement par rapport aux élections législatives? En tout cas dans la perspective de ces élections, se positionnent le président du RPM et de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta en commune IV, celui du PARENA, Tiébilé Dramé à Nioro. Ces deux ténors du FDR donnent ainsi la preuve de leur détermination à prendre une part active au débat politique.

N’est-ce pas seulement de cette manière qu’ils auront à être impliqués effectivement dans l’activité politique? Dans tous les cas, malgré le fait que les législatives sont des élections de proximité, ils ne semblent pas avoir suffisamment de chance pour les remporter. Mais, d’ici là, le président de la République, malgré qu’il est intéressé par les résultats des élections législatives, doit être en train de réfléchir sur la manière dont il va conduire la gestion des affaires publiques pour le mandat qui s’annonce, avec qui il aura les coudées franches.

LA CONTINUITE AVEC QUELQUES INNOVATIONS MAJEURES

Dans cette mouvance, on ne pourra affirmer qu’il va continuer avec ses détracteurs qui, au regard des dernières évolutions de la situation politique, ont donné la preuve qu’ils sont capables de lui mettre les batons dans les roues. C’est de là qu’il est question de gérer autrement, de rompre non pas avec tout ce qui a été réalisé, mais avec des partenaires indélicats, dont on doute de la sincérité. La continuité prônée par le président de la République, Amadou Toumani Touré est irréversible. Certes, pour donner un coup de fouet au développement socio-économique, il y a forcement des innovations dans le nouveau Programme de Développement Economique et Social du président Amadou Toumani Touré.

En effet, en plus du développement des infrastructures, du désenclavement intérieur et extérieur, de l’aménagement des périmètres irrigués, entre autres, un accent particulier sera mis sur le développement de l’agriculture en faveur d’une baisse substantielle des prix des denrées alimentaires. Cette préoccupation de la majorité écrasante de la population est prise en compte dans le cadre du Programme de Développement Economique et Social.

La situation de l’école, le problème d’emploi, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité sont entre autres préoccupations du président Amadou Toumani Touré pour les cinq années à venir. C’est cela l’approche vers un Mali qui gagne, s’appuyant sur des valeurs sûres: des cadres compétents et intègres, une gestion davantage rigoureuse des affaires publiques pour une meilleure prise en compte des préoccupations de l’ensemble de la population.

Moussa SOW

16 mai 2007.