Les ministres Kafougouna Koné, Abdoul Wahab Berthé et Hamane Niang ont transpiré à grosses gouttes respectivement devant les honorables Alhassane Abba du groupe parlementaire CODEM, Oumar Mariko du PARENA-SADI et Moussa Oumar Diawara du CNID, hier 29 avril 2010 lors des questions orales de la séance plénière de l’Assemblée nationale.
Si la lancinante question de la désignation des gardiens des us et coutumes, les chefs traditionnels, des 12 000 villages du Mali continue de défrayer la chronique, la situation des travailleurs partants volontaires à la retraite et la gestion du sport et notamment du football malien constituent les autres préoccupations du peuple et de ses représentants, les députés. Ce sont là les sujets à l’ordre du jour des questions orales d’hier à l’hémicycle.
Les laborieuses réponses du ministre :Kafougouna Koné
Pour le président du Groupe parlementaire CODEM, et élu à Goundam, l’honorable Alhassane Abba, l’administration a imposé Djibril Alhousséini comme chef du village de Kel Timboucré, suite au décès du chef Alhousséini Ali. Cette décision, prise sans l’avis des notabilités du village, soutenue par un diktat du préfet Nouhoum Waïgalo, a abouti à un drame : emprisonnement des contestataires et vives échauffourées en août 2009. Le préfet, véritable Al Capone, agissait-t-il sous l’ordre de la hiérarchie administrative ? Pourquoi autant de cacophonies, d’injustices, d’arbitraires, de voies de fait (dévastation de champs, menaces et intimidations) dans la gestion de la chefferie traditionnelle ?
Pour le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, « le préfet est fautif parce qu’il n’a pas suivi nos instructions. Dans notre société, chaque village sait comment désigner son chef. Il faut là un respect des traditions.
Cette situation ne prévaut pas dans tout le pays comme vous le dites, honorable député. Je m’inscris en faux par rapport à cela. Mais, je dis que nous allons réfléchir pour mieux analyser ces questions de chefferie traditionnelle dans plusieurs localités du pays… « . Pendant ce temps, dans la pratique, » les textes ne sont pas appliqués.
L’administration n’est pas courageuse pour appliquer les dispositions en vigueur. Monsieur le ministre, on ne peut pas construire un pays dans le tâtonnement. Appliquez la loi simplement et la chefferie traditionnelle n’aura aucun problème », a asséné Alhassane Abba.
Le ministre Wahab Berthé par rapport aux partants volontaires à la retraite
L’honorable Oumar Mariko tiré à boulet rouge sur la gestion qui est faite par l’État du dossier des partants volontaires à la retraite. Situation qui a pourtant fait l’objet d’un accord entre le Gouvernement et la Banque mondiale avec un montant de 310 milliards F CFA à eux accordés au titre de prime de réinsertion.
Et M. Mariko de dénoncer la gestion calamiteuse de ce fonds : rétribution excessive et complaisante d’avocats et un notaire, Me Tidiane Dem, financement à coût de milliards des projets « montés de toutes pièces », de bureaux d’études, etc. Le ministre du Travail de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, Me Abdoul Wahab Berthé a démenti une quelconque collusion entre lui, avocat de profession et d’autres praticiens du droit dans ce dossier.
« Ce sont les volontaires réunis au sein de l’Association des Travailleurs Volontaires à la Retraite (ATVR) qui ont constitué leurs conseils. Je ne connaissais pas le montant des honoraires (un million chacun) dont ils ont bénéficié.
Honorable, c’est vous qui m’informez sur ce point. Je dois dire que le système des partants volontaires à la retraite existe depuis ; ce n’est pas moi qui l’ai instauré. On me parlera de la continuité de l’Administration, je suis d’accord. Nous somme en train de faire des efforts pour améliorer la situation des ces travailleurs partants volontaires à la retraite. Je crois que nous faisons de notre mieux ».
Sauf que ces efforts ne semblent pas être faits à hauteur de souhait. Puisque M. Mariko constate que « le spectacle qu’offre la présence de ces mères et pères de famille est désolant à la Bourse du travail. Des foyers brisés, des enfants ayant raté leur scolarité, des honnêtes citoyens transformés en mendiants, en loques humaines montrent à quel point ces programmes de départ volontaire à la retraite ont trahi toute espérance, tout espoir ! «
Le ministre Niang assure que son département n’est tenu d’aucune obligation de résultat
Face aux remarques et questions de l’honorable Oumar Diawara dit Bathy sur la situation désastreuse du football malien, la responsabilité du département des sports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamane Niang ne s’est pas gêné à bredouiller « le ministre, il ne joue pas sur le terrain. L’État accompagne et définit les pistes pour l’évolution du sport en général et du football en particulier. C’est la fédération et l’équipe qui ont une obligation de résultat « .
Pour le ministre Niang, en participant aux CAN 2008 et 2010, le Mali démontre qu’il fait partie des 16 meilleures nations africaines de football. Il s’est satisfait d’autres résultats en catégorie juniors, cadets, en foot féminin et dans d’autres disciplines sportives. » La situation de notre foot est loin d’être désastreuse comme vous le dites honorable député », a-t-il déclaré avant d’égrener un chapelet de mesures pour sortir le foot ou le sport en général de l’ornière.
Bruno D SEGBEDJI
30 Avril 2010.