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Né en 1926, Almamy Sylla, jusqu’à sa déclaration officielle du mercredi 8
février était le président du Rassemblement pour la Démocratie et le
Progrès (RDP).

Dans les jardins de l’hôtel Dafina, devant un parterre
d’invités composés de militants du RDP et des leaders de plusieurs partis
politiques du Mali, le président Almamy Sylla a annoncé qu’il a décidé de
se mettre en retrait de la vie politique active.

Selon lui, sa décision
est motivée par son souci de faire la place aux jeunes militants de son
parti.

Cependant, il a tenu à rassurer ceux qui vont prendre les rênes du
parti qu’il sera toujours à leurs côtés pour les conseils utiles et
nécessaires.

Il a aussi précisé que sa décision ne signifie pas qu’il va
tourner le dos aux affaires et aux problèmes de l’Etat. Mieux, se
refusant de parler de son parti, le RDP, Almamy Sylla a déclaré qu’il
appartient désormais à tous les partis politiques du Mali.

Néanmoins, il a
indiqué qu’il ne prendrait part à aucune réunion. Mais, en bon
patriarche, le doyen Almamy Sylla s’est donné le droit de dire au revoir à
la scène politique malienne à sa façon.

Il s’est exprimé sur quatre sujets
qui lui paraissent importants pour le devenir du pays. Ce sont : l’action
gouvernementale, les partis politiques, la réaction populaire sur ce qu’il
est convenu d’appeler la corruption et la presse.

Le doyen Almamy Sylla a loué les performances de la presse nationale.
Selon lui, les analyses, généralement pertinentes qui sont servies
quotidiennement ont considérablement aidé les citoyens à se fixer sur
certaines conditions capitales.

« Cela est au bénéfice de notre presse que
j’encourage vivement à continuer dans ce sens, en demeurant plus que
jamais respectueuse de sa déontologie
« , a-t-il déclaré.

Trop de partis politiques

« Pour les partis politiques, je vous avoue que je pars avec un peu
d’amertume et de nostalgie tant les tâches à accomplir restent encore
extrêmement importantes. L’amertume concerne en particulier le spectacle
incompréhensible que nous offrons au monde, dans la composition de la
classe politique
« , a indiqué Almamy Sylla.

Selon lui, rien ne peut
justifier la présence dans notre pays de plus de 100 partis politiques.

« C’est une dispersion inutile d’efforts, car à y regarder de près, on
constate aisément que plusieurs de nos programmes sont identiques. Ce qui
devrait largement faciliter des regroupements que je continuerai à appeler
de tous mes vœux, en priant les responsables politiques d’y réfléchir et
de s’engager vers cet objectif salutaire
« , a-t-il déclaré.

Le doyen a indiqué que le gouvernement a réalisé, depuis trois ans, un
travail gigantesque dont les résultats sont aujourd’hui le désenclavement
total de notre pays.

Il a rappelé qu’il est possible d’aller au port de
Nouadhibou (Mauritanie), de Dakar, de Conakry par des routes capables de
supporter le flux de l’imports et l’export.

Cependant, il a estimé que le
panier de la ménagère est maigre parce que tout simplement, le porte
monnaie du chef de famille est épuisé et à plat.

« Le gouvernement se doit
de veiller à atténuer le pénible spectacle que l’on constate
quotidiennement dans nos quartiers
« , a dit M. Sylla.

Almamy Sylla a indiqué que la lutte contre la corruption a été tellement
galvaudée que des doutes sont nés du fait que presque aucun résultat
concret n’a été présenté au peuple, pendant que d’énormes quantités de nos
liquidités franchissent quotidiennement les frontières de notre pays.

Il a
aussi dit un grand merci au peuple malien pour la confiance qui lui a été
témoignée lors des différentes élections.

Assane Koné

10 février 2006.