Il ressort de cette conférence de presse que toutes les minutes, un enfant meurt de madadies liées au SIDA, que chaque jour, environ 2000 enfants contractent le VIH. S’agissant du Mali, les conférenciers ont affirmé que si on ne prend pas les dispositions, notre pays aura 150 000 orphelins d’ici 2010. Et à la même date, près de 500 000 personnes pouraient vivre avec le SIDA et il y aura 170 000 décès.
Le rapport, “Sauver des vies” est publié au nom du Mouvement Mondial en faveur des enfants. Il est un rassemblement planétaire d’organisations et d’individus y compris d’enfants qui unissent leurs efforts, pour bâtir un monde digne des enfants. Ce rapport a été commandé par les organisations : Cares, ENDA Tiers Monde, le Réseau d’Amérique latine et des caraïbes pour les enfants, Net Aid, Oxfam, Plan, Save the Children, UNICEF et World Vision.
Selon l’ONU-SIDA, les enfants sont les témoins silencieux du SIDA. Des millions d’enfants dans le monde sont touchés par la crise qui les entoure, à mesure que, leurs enseignants et d’autres membres de leur communauté souffrent et meurent sous leurs yeux de cette maladie qui suscite de nombreux préjugés.
De nombreux enfants sont ainsi privés de leur enfance à cause des responsabilités suplémentaires qu’ils doivent assumer et de l’instabilité économique et sociale qui s’installe lorsque leurs parents ou les personnes qui s’occupent d’eux tombent malades et meurent.
Toujours selon le rapport, les enfants séropositifs sont particulièrement invisibles. Quelques 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH dans le monde, la majorité d’entre eux n’ayant accès à aucune forme de soins ou de traitement.
A l’heure actuelle, seulement moins de 5% des enfants séropositifs bénéficient des traitements dont ils ont désespérement besoin. Ce manque de traitement a des conséquences mortelles, car, sans traitement, la plupart d’entre eux meurent avant d’atteindre leur cinquième anniversaire. Les enfants ne représentent que 14% des cas de séropositivité, mais 18% de l’ensemble des décès liés au SIDA.
De nos jours, on estime que plus de 90% des enfants séropositifs vivent en Afrique subsaharienne, là même où ils ont le moins accès aux traitements, qu’il s’agisse de prévenir la séropositivité ou de combattre la maladie.
Cette injustice à des conséquences catastrophiques, le SIDA ayant déjà entrainé une hausse de plus de 19% de la mortalité infantile en Afrique et contribuant également pour beaucoup à l’augmentation de la mortalité des moins de cinq ans dans cette région.
En 2005, le rapport mentionne que 700 000 enfants ont contracté le VIH et 570 000 sont morts du SIDA.
Dans son intervention Dr Bah Djaminatou Sow a affirmé que les décès de ces enfants ne sont pas inévitables.
Les enfants séropositifs peuvent être traités efficacement aux anti-rétroviraux.
Il faut leur donner la possibilité de vivre. La coalition pour le Mouvement Mondial en faveur des Enfants a lancé un appel à l’action traitement pour tous d’ici à 2010.
Il s’agit de fournir à toutes les femmes des services de prévention de la transmission mère-enfant, garantir l’accès des enfants au contrimoxazole, d’accélérer la distribution de traitement anti-rétroviraux, en appliquant si besoin est les clauses de sauvegarde de la déclaration ministérielle de l’OMC de Doha, afin de permettre l’acquisition d’antirétroviraux.
Comme objectifs, il s’agit de reconnaitre que le droit des enfants au traitement est un droit fondamental de la personne humaine, inclure explicitement les enfants dans les programmes nationaux et internationaux.
Pour lutter contre le SIDA, les gouvernements doivent adopter certaines pratiques entre autres:
– inclure les enfants dans les objectifs de traitements nationaux,
– suivre la répartition des traitements par sexe et par âge
Quant aux donateurs, ils doivent:
– tenir les gouvernements responsables de l’élaboration et de la réalisation d’objectifs de traitements propres aux enfants;
– effectuer les fonds pour aider les gouvernements à atteindre les objectifs de traitements nationaux.
De leur part, les organisations internationales et les institutions des NU doivent inclure explicitement les enfants dans les programmes de traitements internationaux et tenir les partenaires nationaux responsables de la réalisation des objectifs de traitement.
Dr Bah Djaminatou Sow a appelé les autorités du pays en dépit des efforts fournis, à s’engager davantage d’ici 2010 afin de limiter l’avancée du SIDA au Mali.
Rappelons que le premier cas de SIDA a été découvert dans notre pays en 1985
Mamadi TOUNKARA
15 mai 2006.