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Kidnappé le 26 décembre 2009 et relâché mardi 23 février par des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le désormais ex-otage français, Pierre Camatte, a été officiellement remis, hier tard dans la nuit (1h 30 TU), aux autorités françaises. La cérémonie solennelle de sa remise a eu lieu dans la salle Mali du palais présidentiel, à Koulouba, en présence des deux chefs d’États : Amadou Toumani Touré et Nicolas Sarkozy, qui en visite de travail au Gabon, a rallié Bamako dans la précipitation avec sa délégation.

« Nous voulons remercier très sincèrement le président ATT et tous ceux qui ont contribué à la libération de Piere Camatte. La France n’oubliera pas ce geste. Vous pouvez compter sur la France. Nous voulons dire au peuple du Mali que dans la lutte contre Al-Qaïda, la France sera toujours à vos côtés de façon déterminée. Le Mali ne sera pas seul, la France sera à ses côtés et approuve clairement la décision du président ATT et le remercie pour cette décision. Si nous avons tenu à venir à Bamako, c’est parce nous avons considéré que ce geste était extrêmement important pour apporter témoignage. De la même façon que nos collaborateurs viendront travailler avec leurs homologues du Mali pour savoir dans quelle mesure on peut aider le Mali dans sa lutte pour assurer la stabilité et la sécurité dans un si vaste espace national », a déclaré le président français.

Lui répondant, ATT a indiqué : « Je suis d’abord très touché. Nous sommes très heureux que Pierre Camatte soit libéré. Cependant, je voudrais expliquer et faire savoir à qui veut l’entendre que le Mali est aussi victime et otage de cette situation. Voilà une histoire qui ne nous regarde pas. Les salafistes ne sont pas Maliens.

Toutes les menaces qui ont fleuri dans la bande sahélo-saharienne sont des menaces transfrontalières qui viennent d’ailleurs. Aucune n’est née au Mali et aucune n’est destinée au Mali. Nous avons arrêté quatre terroristes, il n’y a pas deux jours encore.

Nous a en avons en réserve. Mais la situation qui s’est présentée à nous a été difficile et en même temps facile. Chez nous l’hospitalité est sacrée. Je ne pouvais en aucune manière accepter que soit exécuté M. Pierre Camatte , qui a décidé de venir vivre librement chez nous ».

Après la cérémonie, Pierre Camatte est rentré, immédiatement, en France avec le Secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, tandis que le président Nicolas Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, se sont envolés pour le Rwanda où ils sont attendus ce matin par le président, Paul Kagamé.

Par Soumaïla GUINDO

25 Février 2010.