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La cérémonie d’ouverture était présidée par Mamadou Berthé conseiller technique au Ministère de la Santé en présence de Mamadou Traoré Directeur national de la santé, de Amadou Moustapha Directeur de l’Institut du Sahel.

Ont pris part Ó cette journée de restitution les représentants des structures et organismes, de la société civile de Bamako et de l’intérieur du pays.

Dans son intervention, le conseiller technique du ministre a affirmé que la santé sexuelle des adolescents constitue une préoccupation des autorités.

Ils constituent la couche la plus exposée aux maladies sexuelles, a-t-il ajouté.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE
Après la Conférence Internationale sur la Population et le Développement du Caire (CIPD) en 1994, les pays africains se sont approprié le concept de santé de la reproduction en élaborant et en adoptant des programmes nationaux de santé de la reproduction.

La réunion des Ministres chargés des questions de population du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) en 1997 Ó Ouagadougou a permis d’adopter le Plan d’Action de Ouagadougou (PAO) qui est une adaptation du Programme de la CIPD du Caire.

A travers le PAO, les Etats sahéliens se sont engagés à prendre des mesures destinées Ó l’amélioration de la santé de la reproduction en général et de celle des adolescents en particulier.
Cinq années après, le Centre d’Etudes et de Recherche sur la Population pour le Développement (CERPOD) de l’Institut du Sahel (INSAH) a entrepris une évaluation à mi parcours connue sous le nom de PAO + 5.

Cette évaluation a fourni des informations relatives, entre autres, à la mise en oeuvre des programmes de santé de la reproduction des adolescents.

Si des progrès sont réalisés, les études de cas mettent en exergue la nécessité de continuer les efforts en vue de mettre en place un vaste soutien aux programmes de santé reproductive, d’améliorer la coordination entre les parties prenantes et de les renforcer dans leur rôle de manière à contribuer efficacement au processus de mise en oeuvre des politiques.

Suite à la conférence de l’Initiative pour le Repositionnement de la Planification Familiale en Afrique de l’Ouest et à l’atelier de pré-conférence sur les Jeunes tenus en février 2005 Ó Accra (RPF Accra), le CERPOD propose de coordonner un forum à Dakar pour non seulement faire l’état de la SR/PF des jeunes au Sahel mais, de proposer également des mesures d’accompagnement pour l’amélioration de la santé des adolescents et jeunes.

En plus des réseaux existants du Sahel (parlementaires, journalistes, ONG) et le réseau des leaders religieux qui vient d’être mis en place, le CERPOD se propose d’organiser, Ó travers la tenue de ce forum, la jeunesse sahélienne en partenaires actifs, des institutions nationales chargées de la SR et de la lutte contre les IST/SIDA ainsi que des réseaux existants de plaidoyer dans ces domaines.

L’organisation du Forum permettra une mise à niveau de l’information sur la SRAJ, sur les progrès réalisés, les contraintes et tendances lourdes, ainsi que les pratiques prometteuses pour le renforcement de la lutte contre les IST/SIDA et la promotion de la SRAJ.

La mise en oeuvre de politiques structurées de santé de la reproduction y compris la lutte contre le VIH/SIDA passe par une meilleure accessibilité Ó l’information et aux services, par la formation du personnel de santé; l’assainissement de l’environnement juridique; l’instauration d’un système.

FORUM DEDIE A LA JEUNESSE, POURQUOI FAIRE?
Partager les succès et les contraintes des programmes SR focalisé sur la SRAJ au Sahel;
Développer un plan de suivi pour la mise en oeuvre d’un plan d’action adapté et géré par les participants;
Responsabiliser les participants en partenaires pour mettre en oeuvre et suivre le plan d’action adopté au niveau de chaque pays;
Partager l’information relative à la loi-type sur les IST/VIH/Sida afin d’aider à la promotion de celle-ci. Parmi les objectifs recherchés, il s’agit, selon les spécialistes de :
Disséminer les données clés de la recherche du CERPOD intitulée <> ainsi que les outils et matériels d’appui au plaidoyer;
Identifier les priorités et les stratégies pour des interventions focalisées sur l’amélioration des programmes et politiques de SRAJ en tirant des leçons apprises des meilleures pratiques enregistrées en matière de SR et de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest.

Tels sont objectifs visés par un tel forum. Les stratégies et plans d’action en cours de mise en oeuvre, y inclus les plans d’action et de suivi, issus de la rencontre sur le Repositionnement de la Planification Familiale (RPF Accra, février 2005) et, de celui relatif à a promotion de la loi type en IST/SIDA seront examinés; Initier le développement de plans d’action pour actualiser les activités prioritaires pour la promotion de la SRAJ et la promotion de la loi-type sur les IST/VIH/SIDA par pays; Etablir un mécanisme pour le suivi de l’atelier et le partage continu des expériences;

RESULTATS ATTENDUS
La brochure de l’étude <> sur la santé de la reproduction au Sahel, les pratiques et les outils et matériels d’appui au plaidoyer sont disséminés;
Des actions prioritaires et stratégies pour le renforcement des programmes SRAJ sont identifiées; Les plans d’action pays sont élaborés et prennent en compte les plans d’action développés à Accra, en février 2005 à la rencontre sur le Repositionnement de la PF ainsi que le plan d’action de la promotion de la loi type sur les IST/VIH/SIDA
Un mécanisme de suivi des actions du partenariat et des équipes pays est mis en place. Cette publication a été produite par le Département de l’Institut du Sahel dénommé Centre d’Etudes et de Recherche en Population et Développement (CERPOD/INSAH) avec l’appui du Projet Soutien pour l’Analyse et la Recherche en Afrique (SARA).

SARA est géré par l’Académie pour le Développement de l’Education (AED) et financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International, Bureau de l’Afrique, Division du Développement Durable aux termes d’un Contrat.

La présente brochure intitulée Lueurs d’espoir : la santé de la reproduction des adolescents au Sahel résume les résultats de cette étude et les actions à entreprendre dans le futur pour répondre aux besoins de la santé de la reproduction au Sahel. DES LUEURS D’ESPOIR Malgré des contraintes réelles communes aux pays sahéliens et qui persisteront au cours des prochaines années, des progrès ont été accomplis. Ils ne sont pas toujours spectaculaires, mais ils montrent que les choses commencent à bouger et, surtout, qu’il est possible de les faire bouger.

DE LÆACTIVITE SEXUELLE DES ADOLESCENTS
Parmi les femmes âgées de 20 Ó 49 ans au moment de l’enquête, les premiers rapports surviennent un peu plus tard qu’auparavant. Pour les pays ayant eu deux enquêtes, l’âge médian des premiers rapports sexuels survient un peu plus tard qu’auparavant (plus d’un an au Sénégal).

On observe que dans certains pays les rapports sexuels avant le mariage et avant l’âge de 20 ans sont en hausse surtout dans les capitales. Excepté le Niger à la proportion de femmes ayant eu un rapport sexuel avant le mariage et avant 20 ans en milieu rural reste quasi-stationnaire, le phénomène est plutôt en hausse dans trois pays : Burkina Faso, Mali et Sénégal.

Les naissances avant le mariage chez les filles de moins de 20 ans ne sont pas un phénomène négligeable dans les pays du Sahel. L’évolution du pourcentage de femmes ayant eu une naissance avant le mariage et avant l’âge de 20 ans est disparate.

En revanche, une hausse est notée d’une part à Bamako et Dakar et, d’autre part, dans les campagnes du Mali et du Burkina Faso.

LA CONTRACEPTION
L’utilisation de la planification familiale a pratiquement doublé chez les adolescentes mariées et non mariées dans quatre pays du Sahel.

Même si l’utilisation des méthodes contraceptives modernes reste encore faible, plus spécialement pour les adolescentes mariées, le niveau actuel est deux fois plus élevé chez les adolescentes que celui enregistré dans les enquêtes précédentes.

L’évolution de la proportion d’adolescentes mariées qui utilisent actuellement une méthode contraceptive moderne est en progression dans tous les pays : Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal. Dans le cas du Mali, le pourcentage est passé de 2% en 1995/1996 Ó 4% en 2001.

Dans les zones urbaines, les jeunes mères sont toujours aussi nombreuses à avoir au moins une consultation prénatale. En milieu rural, malgré la fréquentation moindre, la situation évolue favorablement.

Somme toute, il ressort que les jeunes et les adolescents constituent la majorité de la population du Sahel. Leur accès Ó des services de santé de la reproduction ainsi que le respect de leurs droits dans ce domaine constituent un des défis majeurs auxquels sont confrontés les pays sahéliens.

Appuyés par les partenaires au développement et les organisations de la société civile, les états doivent en faire une priorité.

Pour cela, il faudra, au cours des prochaines années avoir un engagement plus fort des décideurs politiques et des leaders d’opinion; des politiques plus structurées; un environnement juridique plus favorable; un partage d’expériences au plan sous-régional.

La santé des jeunes et des adolescents ainsi que la qualité de la vie au Sahel en dépendent.

Mamadi TOUNKARA

26 octobre 2005.