Le secteur du médicament vétérinaire est en pleine expansion avec le démantèlement des barrières tarifaires entre les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Il connaît une réelle libéralisation des segments de la production, de la distribution et de la commercialisation, amorcée depuis la mise en oeuvre des politiques d’ajustement structurel, avec pour conséquence un développement mal maîtrisé du commerce des produits vétérinaires tant au niveau de leur qualité qu’au niveau du nombre des opérateurs du secteur.
C’est pourquoi, les responsables africains ont organisé, au cours de ces dernières années, de nombreuses rencontres régionales et internationales sur cette problématique et particulièrement sur le thème de la circulation des médicaments vétérinaires et de leur contrôle en Afrique, et notamment en Afrique de l’Ouest.
La rencontre de Bamako entre dans ce cadre. Il s’agit pour les différents experts venus d’Afrique et d’Europe de discuter de la législation et de la réglementation relatives aux médicaments vétérinaires, de leur commerce et de leur contrôle de qualité ainsi que de la sécurité des aliments en rapport avec les résidus des médicaments vétérinaires.
L’atelier offre également l’occasion de faire le point sur tous ces aspects tant au niveau national, régional, qu’international, et de proposer des orientations stratégiques pour la sous-région. Organisé par le Ministre de l’Elevage et de la Pêche en collaboration avec l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale) et l’UEMOA, l’atelier s’étalera sur quatre jours.
La cérémonie d’ouverture a enregistré plusieurs interventions dont celles du représentant du Président de la Commission de l’UEMOA, du représentant de l’OIE, du Coordinateur régional du PACE (un programme de renforcement des capacités dans la surveillance des maladies animales), et du Ministre de l’Elevage et de la Pêche. Pour le représentant de l’OIE, l’absence d’une législation appropriée en matière de pharmacie vétérinaire, de circuits officiels de distribution des médicaments dans la plupart des pays d’Afrique, pèse lourdement sur la filière animale.
C’est pourquoi, les pays ont recommandé l’élaboration, l’adoption et l’application d’une législation appropriée en matière de pharmacie, ainsi que la qualification des personnes habilitées à distribuer les médicaments, explique-t-il.
Le Ministre Touré a souligné l’importante place qu’occupe l’élevage dans la sous-région et son rôle considérable dans la lutte contre la pauvreté.
Au Mali, il contribue pour environ 12 % au PIB ; pour 25 à 30 % à la production du secteur rural et 15 % dans les recettes d’exportation, après le coton et l’or. Mais malgré cela, son développement harmonieux est limité par la persistance de certaines maladies.
C’est pourquoi le ministre a préconisé la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire cohérent pour que le contrôle de ces maladies puissent se faire efficacement. Ainsi la plupart des pays de l’UEMOA se sont dotés d’une législation et d’une réglementation relatives aux médicaments vétérinaires.
Au Mali, ces textes doivent répondre à des exigences et permettre l’épanouissement du secteur privé, à des coûts accessibles pour les éleveurs. Ces textes doivent s’inscrire désormais dans un cadre sous-régional et international harmonisé.
Idrissa Maïga – 23 février 2005