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Et une affaire réglée de plus pour le Réseau éducation sans frontières (RESF, «Réseau»). Enfin presque. Le samedi 29 octobre, Barbe Makombo, une demandeuse d’asile congolaise (République démocratique du Congo, RDC) déboutée par les autorités, a retrouvé ses deux enfants en fuite depuis 81 jours.

Le 9 août dernier, Rachel, 15 ans, et Jonathan, 14, ont opté pour cette solution lorsqu’ils ont appris que leurs deux jeunes sœurs, Naomie et Grace, âgées de 10 et 12 ans, avaient été interpellées dans le centre aéré où elles étaient en vacances. Leur mère venait d’être assignée à résidence à Migennes, non loin de Sens, où les deux aînés vont à l’école.

Durant les 81 jours de leur évasion, où ils étaient recherchés par la police, les enfants Makombo ont bénéficié de l’aide de leurs camarades de classe, de leurs professeurs et de leur entourage dans la ville de Sens. Une mobilisation populaire spontanée d’un type nouveau dont on retrouve des exemples sur tout le territoire.

«C’est assez inédit de voir des citoyens manifester pour des sans papiers, commente Sarah Benaisch, chargée des questions liées à la carte de séjour à la Cimade (Service œcuménique d’entraide, association qui vient en aide aux sans papiers depuis quarante ans).

La mobilisation d’associations de défense des droits de l’homme pour des sans papiers suscite peu de réactions car elle apparaît comme normale. Mais quand un citoyen dit qu’il ne peut plus supporter ce qui se passe en bas de chez lui, ça a une autre portée».

Le «Réseau» est né en juin 2004 dans un lycée de Châtenay-Malabry, en banlieue parisienne. Là, le professeur Richard Moyon et ses amis ont permis la régularisation de dizaines d’enfants scolarisés en manifestant et en les aidant simplement à monter de bons dossiers de demande d’asile.

«La seule présence de professeurs, pas forcément jeunes, accompagnant les enfants à la préfecture, modifie radicalement le regard des guichetiers», explique l’enseignant.

«L’année dernière, poursuit-il, après la régularisation de deux jeunes filles, nous nous sommes dit qu’il devait y avoir d’autres situations de ce type en France et nous avons lancé « L’appel de Jean Jaurès à la régularisation des jeunes sans papiers ». Les premiers à nous avoir répondu sont des professeurs de l’Académie de Créteil (région parisienne), anciens du collectif pour la régularisation des maîtres auxiliaires

Depuis, le «Réseau» regroupe près de 80 associations, allant des syndicats enseignants jusqu’aux simples particulier, en passant par des hommes politiques et des hommes d’église.

9 novembre 2005.