Le championnat national 2007- 2008 a pris fin lundi dernier avec le sacre du Djoliba. Dans l’interview qui suit, le président de la Fédération malienne de football, Salif Kéita « Domingo », soucieux de l’avenir de notre sport roi, explique la vie des clubs. Tout en dressant le bilan de la saison, il évoque aussi ses priorités pour notre sport roi. Concernant le poste de DTN, il vante la personnalité de l’Allemand.
Les Echos : Si on vous demandait de vous prononcer sur la saison qui vient de s’achever, que diriez-vous ?
S.K. : Pour moi, c’est l’une des meilleures saisons. Globalement, nous avons passé une saison sans incident. Le Djoliba n’a manqué que de justesse la phase de poule de la Coupe de la Confédération africaine de football (Caf).
Les Echos : Pouvez-vous être un peu plus explicite ?
S. K. : Une bonne saison sans incidents. Toutefois, un travail doit s’opérer au niveau de la qualité du jeu ou le niveau reste faible. Il y a eu des progrès au niveau de certains clubs dont les Onze Créateurs qui vient de monter en Ligue 1. Ce club a réalisé un bon parcours. Il faut noter aussi le cas du Djoliba avec son parcours national et africain.
Des clubs comme le Nianan et le Débo qui font leur adieu à la Ligue 1. En ma qualité de président et sans préférence, il est dur de voir un club dans cette situation, mais ce sont les réalités du terrain qu’il faut accepter. Comme dans tous les championnats, nous avons pu assister à de bons et mauvais matches aussi.
Les Echos : Et la sélection nationale ?
S. K. : Je suis satisfait de son parcours. Vous savez bien que le Mali est à la recherche d’une qualification à une Coupe du monde, la première de son histoire. Les Aigles, pour la première phase de ces éliminatoires, sont en bonne position sur cet objectif que nous nous sommes fixé. En effet, les Aigles, à deux journées de la fin de la première phase, sont premiers de leur groupe, mais c’est pas fini.
On doit se rendre à Brazza en fin de semaine et recevoir ensuite le Tchad. Espérons qu’on fasse de bons résultats lors de ces deux sorties. Cela faisait longtemps que nous n’étions pas à ce niveau. Maintenant que la situation a changé, je pense que nous sommes dans une position privilégiée. Nous essayons de faire mieux à chaque match afin d’améliorer notre classement. Sinon en foot, c’est le résultat final qui compte.
Les Echos : Que pensez-vous du DTN, l’Allemand Fickert ?
S. K. : Justement, le Cnosm nous a écrit dans ce sens et après réflexion nous avons donné notre accord. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de licenciés et il fallait un DTN. Le choix de l’Allemand Joachim Fickert, qui a longtemps séjourné ici, est apprécié et nous sommes fiers de l’avoir à ce poste. Fickert est une personne qui s’investit déjà au Mali pour la cause du football en particulier et du sport en général. Fickert a un amour et une connaissance de notre sport roi.
Les Echos : Quelles sont vos priorités pour le football malien ?
S. K. : Mon rôle de président est surtout basé sur le relationnel. Je m’engage aussi à être présent sur les terrains dans la mesure de mes possibilités pour soutenir les équipes, les dirigeants et encadreurs et pour établir un contact plus régulier avec toutes les composantes de notre sport roi et qui sont des maillons importants de la grande chaîne de notre association.
Je veux aussi responsabiliser toutes les personnes compétentes afin qu’elles redéfinissent leurs tâches et pouvoir compter sur des gens de qualité pour représenter efficacement notre image auprès de toutes les instances du football international. Mes objectifs prioritaires restent tout de même les résultats sportifs.
Les Echos : Quelles ambitions avez-vous pour les clubs ?
S. K. : En foot, on peut prévoir et souhaiter faire quelque chose à l’avenir. Mais le vœu et la réalité du terrain font deux. On aimerait bien les accompagner. Il faut donner aux clubs un environnement convivial, ouvert et familial. J’aimerais aussi remercier tous les bénévoles ainsi que les sponsors et investisseurs du football qui nous soutiennent.
Pour finir, je voudrais dire à tous les joueurs de rester fair-play en toute circonstance, honnêtes avec leurs dirigeants, leurs éducateurs et entre eux-mêmes. Le football doit rester avant tout un plaisir. Il faut qu’ils sachent que l’on met en œuvre tous les moyens possibles même si certains sont moins visibles que d’autres, et que nous attendons en retour que l’aventure se poursuive sous les meilleurs auspices et que les couleurs de nos clubs rayonnent avec éclat sur tous les terrains où nous serons présents.
Propos recueillis par
Boubacar Diakité Sarr
03 Septembre 2008