Partager

Quatre mois après les examens cumulés (1re et 2e sessions) à la Faculté des sciences juridiques et économiques, les résultats se font toujours attendre. Les étudiants qui ont exploré toutes les voies pacifiques pour débloquer la situation, ont, en désespoir de cause, décidé de passer à la vitesse supérieure. Désormais, ils exigent la proclamation de leurs résultats et le payement des trousseaux.

Réunis au sein d’un collectif, ils ont pris en otage lundi le décanat de leur établissement pour exiger la proclamation des résultats. « Trop, c’est trop. Nous avons assez négocié. Place maintenant à la violence. Personnellement, je suis prêt à me sacrifier pour mes camarades », promet Abdoulaye Amadou Koné dit Revo, membre du collectif des étudiants et responsable de la 3e A droit privé.

L’étudiant Koné accuse notamment l’administrateur provisoire, Bani Touré, d’être à la base de tout le désordre à la Faculté. « M. Touré nous a déçus. Il n’a pas payé de façon équitable les 24 millions destinés au payement des frais de surveillance, de correction et les heures supplémentaires des professeurs. Certains professeurs comme Papa Kanté, Abdoulaye Kaloga n’ont rien perçu alors que l’administrateur adjoint, qui n’a même pas encore son DEA, a reçu près de 600 000 F CFA. Il a également donné les copies à corriger de certains titulaires à des assistants », explique-t-il.

Une poudrière prête à exploser

En plus des résultats, les étudiants demandent également le payement de leurs trousseaux, à l’instar des autres Facultés. « Nous ne voulons pas que des gens viennent s’enrichir sur notre dos. Ni le ministre de l’Education, ni l’administrateur ne se soucient du sort des étudiants de la FSJE. Leur souci, c’est de remplir leurs poches. Les professeurs ne font plus confiance à cet administrateur et si Mala était un bon patriote, il devait démissionner car il a échoué dans sa mission de mettre notre Faculté au travail », lance M. Koné, qui ajoute : « nous sommes prêts dans un bref délai à mettre l’ex-ENA à feu et à sang si on ne proclame pas nos résultats. Et si l’administrateur provisoire tente d’imposer un seul résultat, nous allons le tuer dans cette cour ici ».

A la FSJE, nombreux sont les étudiants qui se disent frappés par l’injustice, marginalisés et exploités. Ils appellent les responsables notamment le ministre et le recteur à la raison. « C’est parce que le recteur a envoyé sa fille Mariam Siby à Paris avec l’argent du contribuable qu’elle ne se soucie plus de l’ENA. Au ministère, Mamadou Lamine Traoré n’avait qu’un seul souci : se construire un château et il l’a fait. Nous ne demandons que notre droit à savoir la formation », affirme Revo.

Les étudiants de la FSJE demandent à toutes les autorités de réfléchir longuement sur cette phrase avant qu’il ne soit tard : « la parole n’est que parole, la puissance réside dans l’action ».

Sidiki Y. Dembélé

14 décembre 2005.