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Soumaïla Cissé abandonnera-t-il la présidence de la Commission de l’Uemoa au profit d’un retour au bercail et d’une éventuelle candidature à la présidence en 2007 ?

Acceptera-t-il de fusionner «son parti» avec le RPM, soutenir la candidature de IBK et éventuellement (en cas de victoire de
celui-ci) occuper le fauteuil primatorial ?

Ce sont là deux questions essentielles posées suite à la tentative de fusion entreprise entre certains hauts responsables des deux partis, le RPM et l’URD.

Ceux-ci auraient déjà mis au point une véritable stratégie de conquête du pouvoir en 2007 avec à la clé un partage des rôles entre Ibrahim Boubacar Kéïta et Soumaïla Cissé.

Selon des indiscrétions émanant des deux partis, l’idée de cette fusion serait lancée à partir de Ouaga, précisément de Soumaïla Cissé, lui-même, qui malgré son éloignement du pays, continue d’avoir les yeux rivés sur le fonctionnement du parti qu’il a porté, avec des proches, sur les fonts baptismaux en juin 2003.

Ainsi, à partir de Ouaga, Soumi aurait instruit à Younoussi Touré, président de l’URD, d’entreprendre des contacts avec le RPM en vue d’une alliance pouvant aboutir à la fusion.

Younoussi qui doit sa présidence grâce à la volonté de Soumaïla Cissé, ne pouvait ne pas s’exécuter.

Avec d’autres membres de la direction du parti, notamment Me Abdoul Wahab Berthé, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké et Abdoulaye Goïta, le président Younoussi aurait eu plusieurs rencontres et discutions avec des membres du RPM.

Lesquels ? Pour l’instant, aucune information n’émane à ce sujet.

Toutefois, il semble que les deux parties ont verbalement conclu la fusion. Il ne restait qu’à informer les deux directions politiques et à formaliser l’accord.
Désaccord à l’URD

Si du côté du RPM, l’on se frottait déjà les mains, des obstacles apparaissent très vite du côté de l’URD. Et pour cause.

Premièrement : certains proches de Soumaïla Cissé n’ont pas approuvé le «partage du pouvoir» proposé par le RPM et accepté par Younoussi Touré. En clair, pour les fidèles de Soumi, l’ambition de leur mentor va au-delà de la Primature. Toujours selon eux, en cas de fusion, c’est Soumaïla et non IBK qui doit porter le manteau présidentiel. Cette position reflète-t-elle celle de Cissé lui-même ? Certains l’affirment volontiers.

Deuxièmement : c’est l’opposition affichée par de nombreux hauts responsables de l’Union pour la République et la Démocratie. Ceux-ci, informés par Younoussi Touré, du projet de fusion, ont affiché leur hostilité en rejetant sans ambages le projet. Et la réunion du Comité exécutif du parti, tenue la semaine dernière, a désapprouvé la démarche du président et des autres membres du parti qui ont négocié avec le RPM à l’insu de l’exécutif de l’URD.

Aujourd’hui, face à l’imminence d’une cassure, des négociations sont en cours pour éviter ce scénario catastrophe. Histoire pour Soumi de ne pas contribuer à casser une formation sur laquelle, il compte pour accéder au pouvoir avec ou sans le Rassemblement pour le Mali.

Informé de la gravité de la situation, Soumaïla Cissé a effectué ce week-end un voyage éclair à Bamako afin de limiter les dégâts et calmer les esprits.

Arrivera-t-il à concilier les deux tendances de sa formation ? C’est là toute la question.

C.H Sylla

04 octobre 2005.