Le Royaume bambara de Ségou s’étend sur une grande partie de l’actuel Mali entre la fin du XVIIe siècle et 1861. Au milieu du XVIIe siècle, les Bambaras créent avec Kaladjan Coulibaly un royaume animiste autour de Ségou.
Kaladjan Coulibaly règne pendant trente ans (1652-1682) mais ne réussit pas à fonder un État stable. Ses successeurs seraient les rois Danfassari (1682-1697) et Souma (1697-1712).
C’est avec Mamari Coulibaly, dit Biton Coulibaly, que le royaume va asseoir son autorité. Mamari Coulibaly, fils de chasseur, était reconnu par ses pairs comme chef d’un « ton ». Le « ton » est un regroupement, sur une base égalitaire, de jeunes d’une même classe d’âge d’un village qui se réunissent régulièrement notamment pour boire lafameuse bière de mil, le « dolo ».
Biton Coulibaly structure les tons en véritable armée de métier composés de volontaires, les « tondjons » (esclaves du ton) mais où sont également incorporés d’office les captifs de guerre et les habitants qui n’arrivent pas à payer l’impôt obligatoire sur le dolo.
S’associant aux Somono, une ethnie de pêcheurs, il crée une flotte de guerre. Biton Coulibaly règne de 1712 à sa mort en 1755. Pendant son règne, les limites du royaume s’étendent sur les deux rives du Niger, entre Bamako et Tombouctou.
Le fils de Biton, Dinkoro Coulibaly succède à son père en 1755. Il est assassiné en 1757 pour « cause de tyrannie ».
Son frère, Ali Coulibaly, musulman, tente d’interdire les cultes animistes et la consommation de dolo. Il est à son tour assassiné. L’anarchie s’installe avec une succession de rois victimes de coups d’État perpétrés par les tondjons.
En 1766, Ngolo Diarra, un esclave affranchi des Coulibaly s’empare du trône et rétablit l’autorité sur les tondjons. Il règne jusqu’en 1790 (ou 1792).
Il organise le commandement du royaume en plaçant ses fils aux commandes des différentes localités. Il meurt au retour d’une campagne contre les Mossi, à Riziam (dans l’actuel Burkina Faso).
Son fils Monzon Diarra lui succède. Régnant de 1790 (ou 1792) à 1808, il étend le royaume, en envahissant le Royaume bambara du Kaarta et en conquérant notamment Tombouctou en 1800.
Son fils Da Diarra (1808-1827) lui succède et poursuit l’alargissement du royaume.
Il résiste à l‘Empire peul du Macina de Sékou Amadou qui a lancé une guerre sainte contre les animistes.
Les frères de Da se succèdent ensuite : Tiéfolo Diarra (1827-1840), Kirango Ba (1840-1848), Nalenkoma, Massa Demba (1851-1854), binamari dit Torokoro Mari (1854-1855) et Oftala Ali (1855-1861). Mais le Royaume bambara de Ségou s’affaiblit.
En 1861, El Hadj Oumar Tall s’empare de Ségou et met fin au royaume Bambara.
La légende de la fondation du Royaume Bambara de Ségou
Ce sont deux frères, Niangolo et Baramangolo, qui seraient à l’origine de la fondation des royaumes bambaras de Ségou et de Kaarta.
Poursuivi par des assaillants, ils arrivent devant le fleuve Niger où ils ne trouvent pas de pirogues pour traverser. Ils réussissent à traverser grâce à un poisson, un silure, qui se serait métamorphosé en pont.
Mamari Coulibaly est l’arrière petit fils de Niangolo. Surprenant la fille de Faro, génie du fleuve, en train de voler des aubergines dans son champ, il lui laisse la vie sauve.
Pour le récompenser, Faro lui met une goutte de son lait dans chaque oreille, ce qui lui permet d’entendre les complots qui se trament contre lui.