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La table ronde des bailleurs de fonds : BOAD, Uémoa, Bad, Badéa, Bid, Commission européenne sur la mobilisation des fonds pour le bitumage de l’axe
Bandiagara-Bangass-Koro-Frontière du Burkina, tenue le samedi 17 à Bandiagara, s’est achevée sur une note de satisfaction des autorités maliennes dont la délégation était conduite par le Premier ministre, qui avait à ses côtés les ministres du Plan, de l’Equipement et des Transports, des Investissements et des Petites et moyennes entreprises, ainsi que le ministre burkinabé du Désenclavement.

Sur les 20,536 milliards de FCFA nécessaires pour le bitumage de la route, 17,5 milliards serons mobilisés par les partenaires financiers qui ont vu en ce projet un véritable outil de désenclavement entre les Etats du Mali et du Burkina. Sur les six institutions présentes, quatre ont accepté de débloquer de l’argent. Il s’agit de la Badea (5 milliards de F CFA), de la Bid (5 milliards), le Fonds régional de développement de la Cédéao (3 milliards), la BOAD (4,5 milliards de F CFA), soit un taux de financement de 86 %. Quant à la Bad, elle entend faire sa contribution sur le financement sur les fonds régionaux qui existent entre le Mali et le Burkina. L’UE n’interviendra que sur le 10e Fed après consultation interne.

Le choix de Bandiagara pour abriter la rencontre relève d’une volonté de prise de contact avec les réalités de la zone traversée par le projet. Long de 159 km, le tronçon Bandiagara-Bangass-Koro-Frontière du Burkina appelé « la Route du poisson », vieil espace de civilisation, est réputé pour son rôle actif dans le commerce du poisson, de sel, de la noix de cola, de l’or et d’autres produits. C’est pour cela que les autorités, dans le souci de promouvoir la coopération frontalière entre les 2 pays, ont jugé utile de bitumer l’axe qui avait bénéficié, il y a quelques années d’une construction en terre moderne par la BOAD.

Les travaux vont consister à réaliser une route bitumée aux normes de la Cédéao dans le but de désenclaver les cercles de Bandiagara-Koro-Bankass-Frontière du Burkina, mais aussi d’ouvrir un corridor sur les ports de la côte favorisant l’intégration des peuples de la sous-région. Elle favorisera l’urbanisation des agglomérations qu’elle traversera et fera d’elles des villes moyennes, capables de réguler les réseaux commerciaux à travers la distribution des produits locales et des produits manufacturés.

Route de l’intégration

Mopti, ville de pêche, ravitaillera en poisson d’eau douce les centres urbains du Burkina. Avec un taux de rentabilité de 15,48 %, l’axe offrira également les meilleurs espoirs d’une dynamisation et d’une promotion des échanges entre le delta central du fleuve Niger et Ouagadougou. Afin de rendre effective l’interconnexion, il est prévu côté burkinabé le bitumage du tronçon Ouahigouya-Thiou-Frontière du Mali, long de 60 km, maillon manquant de la liaison internationale entre Ouagadougou et Bamako.

Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, très ému, a dit que le bitumage de la route suscite beaucoup d’espoirs chez les populations de part et d’autre de la frontière Mali-Burkina qui ont plus jamais besoin de développer leurs voies de communications routières pour impulser et soutenir leur développement économique, social et culturel. « Nous allons réussir ensemble. Nous sommes dédiés à la recherche du bonheur de nos peuples« , a affirmé le PM avant de conclure que les deux pays vont gagner la bataille du développement.

Le président par intérim de la BOAD, Issa Gon Coulibaly, dira que toutes les conditions sont réunies pour le financement du projet dont les aspects techniques et financiers sont bien cernés.

Quant au président de la Commission de l’Uémoa, Soumaïla Cissé, il a ajouté que son organisme trouve dans la mise en œuvre du projet, la concrétisation de l’un des axes de sa politique d’aménagement du territoire : il s’agit de la coopération transfrontalière. « La coopération sous-régionale paraît de plus en plus comme une nouvelle approche dynamique car elle favorise les synergies et cible des projets polyvalents« , s’est-il félicité.

Dans le cadre de la rentabilité des investissements routiers, Soumaïla Cissé a annoncé que d’importantes mesures sont prises par l’Union pour l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle des gabarits, poids et charge à l’essieu des véhicules lourds de transport routier de marchandises dans les Etats membres de l’Uémoa. « Le défi du développement de notre espace communautaire passe par le développement des infrastructures et du transport routier« , a-t-il conclu.

Amadou Sidibé /(envoyé spécial)

19 juin 2006