Cette 5ème Assemblée Générale intervient deux mois après la disparition de Gnassingbé Eyadéma et à un moment où le Togo traverse de vives tensions politiques et sociales.
Dans son intervention, le président de la CCR, a tout d’abord adressé au gouvernement togolais les condoléances de son institution. Ensuite Mamadou Lamine Tounkara a affirmé que cette session marque la fin de son mandat et il qu’est plus que nécessaire de laisser plus de place à l’évocation des actes posés par les instances sortantes.
« Nous nous sommes attelés les premières années à mettre la CCR dans des conditions crédibles de fonctionnement en lui trouvant un local et à assurer son aménagement et son équipement » a-t-il dit avant d’indiquer que « les lourdeurs administratives et les longues procédures des services de la commission, nous obligeaient à de multiples formalités d’autorisation préalable ».
Après cette phase d’installation, a-t-il fait savoir, nous avons dû polariser nos efforts sur le recrutement du personnel administratif, selon les procédures de la commission. « Nous pouvons vous affirmer avec beaucoup de fierté que l’objectif, qui était à notre entendement et à celui de nos partenaires, un préalable à toute coopération crédible, s’est aujourd’hui concrétisé » a-t-il poursuivi avant de révéler aux membres consulaires, que suite à leurs démarches, le budget 2005 de la CCR sera financé à hauteur du montant de la subvention pour environ 300 millions de Fcfa, conformément à la lettre N° 6184 du 14 décembre 2004 du président de la commission.
Intervenant à son tour, le président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé a exprimé tout le plaisir qu’il a d’être aux côtés de son compatriote Mamadou Lamine Tounkara. « Ce privilège, puisque c’en est un, constitue pour nous une marque d’estime et de considération » a-t-il fait savoir.
Par rapport à la CCR, Soumaïla Cissé a dit : « Votre attente à notre endroit est grande, vos espoirs ne seront pas déçus. Notre soutien à la CCR sera constant et sans calcul, parce que tout simplement nous croyons au rôle du secteur privé dans l’UEMOA ».
Après avoir remercié les autorités togolaises pour les facilités accordées qui ont permis à la CCR de décoller et observé une minute de silence en la mémoire du défunt Eyadéma, le président de la commission a salué Mamadou Lamine Tounkara qui n’a ménagé, selon lui, aucun effort pour conduire les activités de la chambre et pour la tenue de la présente assemblée générale.
« La tâche n’était pas facile. Trouver les ressources humaines et matérielles adéquates, se libérer de la bureaucratie et des procédures de la commission peuvent relever parfois du parcours du combattant » a-t-il dit avant d’ajouter : « Vous avez bataillé sans relâche et vous avez abouti au résultat que nous apprécions aujourd’hui. Décidément le chemin du succès est rude! ».
Mais Soumaïla Cissé a donné des conseils par rapport aux risques de marginalisation qui sont réels pour les pays de l’UEMOA dans le contexte de la mondialisation des économies, marqué par l’internationalisation de la concurrence avant d’affirmer volontiers que la présente assemblée générale offre l’opportunité de réfléchir sur les grandes questions du moment qui interpellent tous les acteurs du secteur privé.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre togolais a affirmé que son pays se sent honoré de recevoir l’Assemblée Générale de la Chambre Consulaire Régionale, qui n’a plus besoin, selon lui, d’être présentée tant il y a eu, en si peu de temps, plusieurs rencontres, la concernant à Lomé.
Comme on le sait, l’Assemblée Générale Consulaire devra élire un nouveau bureau et procéder à la mise en place des différentes commissions qui doivent oeuvrer, de concert avec le bureau et la Direction Générale, à l’exécution des plans de l’institution. Sur cette question, Son Excellence Koffi, SAMA a indiqué :
« En hommes d’affaires avertis, vous saurez transcender les multiples et complexes problèmes que suscitent les moments de cette nature, pour aller à l’essentiel, à savoir trouver des pairs capables de conduire le secteur privé à s’impliquer davantage dans le processus d’intégration régionale ».
MAMADOU LAMINE TOUNKARA HONORE
En 2003, quand Mamadou Lamine Tounkara arrivait à la tête de la CCR, l’institution n’existait que de nom. On peut même dire que la Chambre Consulaire Régionale « flottait » dans l’air. Si cette situation se pérennisait, l’institution sous-régionale allait inexorablement vers une mort lente, mais certaine.
A cette date (2003), elle n’avait ni de local, ni d’adresse ni d’administration. Dans cette léthargie inquiétante, les assises (AG et réunions de bureau) ne pouvaient se tenir. Pire, la CCR n’était présente à aucun événement de l’UEMOA. Tel était l’héritage de Mala.
Face à cette existence virtuelle cumulée aux lourdeurs administratives et de procédures des services de la commission, notre compatriote s’est attelé à résoudre d’abord les cas de multiples formalités d’autorisation préalable. C’est ainsi que l’acquisition, l’aménagement et l’équipement des bureaux a pris 2 ans. Déjà en novembre 2004, la cérémonie d’installation officielle de la CCR fut organisée à Lomé.
Ces deux objectifs (acquisition des locaux, mise en place de l’administration) paraissaient prioritaires pour la crédibilité et l’honorabilité de la CCR. Mieux, pour relancer les activités du secteur privé dans l’UEMOA land, Mala a participé à des fora et rencontres internationaux (Dakar, Bissau, Lomé, Alexandrie).
C’est grâce aux travaux entrepris par Mamadou Lamine Tounkara, que Soumaïla Cissé président de la Commission de l’UEMOA a participé pour la première fois à la session de la Chambre consulaire. Au cours de cette 5eme session, des motions de remerciements et de félicitations ont été adressées au président sortant de la CCR.
C’est ainsi que par rapport aux avancées significatives constatées, le Premier ministre togolais a adressé des motions de félicitations à M. Tounkara en ces termes : « Qu’il me soit permis de féliciter le président, les membres du bureau et des différents organes de la Chambre Consulaire pour le travail accompli ces trois dernières années… ».
La 5e Assemblée Générale va dans le même sens. Dans sa motion de remerciement et de félicitation au bureau sortant, elle a écrit ce qui suit :
« La 5e Assemblée Générale… adresse ses vives félicitations et remerciements au président et au bureau sortant pour tous les efforts déployés afin de parvenir aux résultats constatés, en particulier l’ouverture et la mise en route d’un siège, ainsi que la bonne organisation de la présente session ».
Avant ces remerciements, M. Tounkara avait déjà reçu les félicitations des autorités togolaises, sénégalaises et bissau guinéennes. Mais, il est regrettable qu’à un moment où nos cadres sont promus ou félicités au niveau international, on assiste à un silence coupable des autorités maliennes.
Issiaka SIDIBE
29 avril 2005