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L’ex-première dame du pays, Adame Bâ Konaré, a joué un grand rôle dans la revalorisation de l’image d’épouse de chef de l’Etat. Cette image, qu’on se rappelle, avait été fortement dégradée par la femme du général Moussa Traoré, Mariam Cissoko qui pendant près d’une vingtaine d’année, et même pas dans l’ombre de son président de mari, s’est distinguée par le népotisme, le trafic d’influence, l’affairisme, etc.

Il faut rappeler que tout ceci se faisait au détriment de l’Etat, au détriment même de son époux à qui elle faisait de l’ombre. Il a fallu attendre le 26 mars 1991 et l’instauration de la démocratie pour que les choses changent.

Et celle qui fera ce changement n’est autre que l’épouse du premier président démocratiquement élu. Adame Bâ Konaré est sans conteste une intellectuelle de haut niveau et une féministe engagée, mais qui a compris la nécessité de rester dans l’ombre de son mari pour ne pas lui porter préjudice.

Cela ne l’a pas empêchée de poursuivre son combat d’intellectuelle et d’historienne consistant largement en la réhabilitation de son rôle et au rehaussement de la condition féminine. Pour cela, elle va orienter son action vers la solidarité agissante et l’humanitaire, notamment grâce à la fondation «partage». Son engagement a fait comprendre à bon nombre de Maliens qu’une Première dame peut jouer un rôle de satisfaction générale.

En tout cas, celle qui l’a remplacée à Koulouba, elle, a compris.
L’actuelle Première dame Lobbo Traoré inscrit son action en droite ligne de celle de

Mme Konaré. Lobbo, comme on l’appelle affectueusement, a depuis l’avènement de son mari aux affaires, décidé de suivre les traces d’Adame Bâ, notamment à travers son organisme, «la Fondation pour l’Enfance».

Discrète et presqu’effacée, l’actuelle Première dame s’active cependant pour la promotion totale de la famille, de l’enfant et de la femme.

D’abord, cela est presque naturel pour une sage-femme de formation qui pendant des années a contribué à donner la vie et à renforcer la famille.

Ensuite, elle est l’épouse d’un homme réputé être l’ami des enfants. Ces deux raisons font que la Fondation pour l’Enfance atteint ses objectifs purement sociaux et éducatifs, qu’elle prend à coeur ses missions caritatives et humanitaires.

En témoignent les fréquentes sollicitations dont elle fait l’objet de la part du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, celui de la Santé, d’ONG et d’organismes et institutions internationaux.

Avec ceux-ci, la fondation pour l’Enfance entend contribuer à la lutte contre la pauvreté, contre la précarité de vie des couches défavorisées que sont les femmes et les enfants, contre la mortalité et la morbidité maternelles et néonatales, etc. Cette nouvelle image d’épouse de chef d’Etat moderne et sociale, Lobbo entend la propager en Afrique à l’instar d’Adame Bâ Konaré.

On se rappelle que cette dernière, en 2001, avait reçu à Bamako les épouses de treize chefs d’Etat africains pour un forum d’actions en faveur des femmes et des enfants.

Deux ans plus tard, Lobbo relancera le projet en présidant l’atelier technique de planification, de mise en oeuvre et de suivi des recommandations du forum de Bamako.

La perpétuation de telles initiatives contribueront à donner à l’Afrique un visage plus positif et plus rassurant si l’on se réfère à la manière dont elle a été dirigée et gérée après les indépendances.

Ch. A Tandina

5 Avril 2005