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Le gouvernement japonais avait fait un embargo sur le riz de Fukushima après y avoir découvert un élément radio actif, le césium. Le Mali ayant reçu une quantité importante de riz du Japon, le ministère de la Santé a institué des analyses de qualité sur ce riz dont les résultats ont été restitués le lundi 30 janvier 2012 à la Maison des aînés.

Selon les résultats de l’analyse de qualité, « le riz don du gouvernement Japonais au Mali, est sain et propre à la consommation ». Il s’agissait pour l’Agence malienne de radio protection (Amarap) et le laboratoire national de la santé (LNS) de procéder à la recherche et au dosage de radioactivité sur des échantillons du riz stockés à l’Office des produits agricoles du Mali (Opam) depuis août 2010, dont une partie avait déjà pris la destination de Kidal.

C’est à la suite d’un email qui traduit un article de la presse japonaise, qui révélait que, « le gouvernement japonais interdit la vente de riz produit dans la préfecture de Fukushima, au nord-est du Japon des suites d’une découverte d’élément radioactif dans cette zone… ».

L’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) a saisi le Conseil national de la société civile, qui, à son tour a saisi le Comité national d’éthique pour la santé et les sciences de la vie afin de faire vérifier la qualité du don de riz japonais.

Dans sa présentation du rapport d’étude, le président du Comité national d’éthique pour la santé et les sciences de la vie, Bocar Sall, a expliqué que ces saisines ont débuté le 4 janvier 2012. Le 11 du même mois, continue-t-il, les deux laboratoires compétents en matière de rayonnements ionisants et de contrôle de qualité des denrées alimentaires, l’Amarap et le LNS ont commencé les analyses.

Le 19 janvier 2012, les résultats sont tombés, l’Amarap déclare, « ne voir aucun risque radiologique particulier qui pourrait être engendré par la consommation de ce riz du don japonais », et le Laboratoire national de la santé, déclare à son tour, « qu’au vu des paramètres testés, les échantillons analysés sont conformes aux critères et ne présentent aucun danger pour la santé des consommateurs ».

Selon le Professeur Benoit Y. Koumaré, directeur général du LNS, ce résultat est le fruit de l’analyse de 5 paramètres différents sur 155 échantillons de riz de l’Opam. Ces paramètres analysés ont porté sur des méthodes de contrôle physico-chimique et microbiologiques dont l’humidité, l’impureté et la moisissure. Certains éléments comme l’arsénique et la radioactivité ont été dosés en fonction du césium 137. « Ces 775 paramètres ainsi analysés nous ont donné des résultats différents avec une interprétation particulière par rapport à chaque échantillon.

Qu’il s’agisse de l’humidité, qui ne doit pas dépasser 15 %, des impuretés qui ne doivent pas dépasser 0, 5 %, concernant l’arsénique qui ne doit pas s’y trouver, le césium 137, dont la teneur doit être inférieure à 500 becquerels, la réactivité Gama, l’élément néfaste contrôlé, dont la teneur ne doit pas être supérieure à 500 becquerels. Nos résultats n’ont pas atteint les 4 becquerels », conclut Pr. Koumaré.

Quant au Pr. Nagantié Koné de l’Amarap, leurs analyses ont porté sur 14 échantillons repartis entre le riz stocké à l’Opam et le riz de Ke-Macina comme référence. « L’analyse s’est déroulée en deux phases, la première a porté sur une analyse des graines de riz, s’il présentait d’éléments actifs. Ces résultats n’avaient pas de teneur radioactive, ensuite nous sommes passés à la deuxième phase qui consiste à réduire en poudre les graines de riz pour refaire les mêmes analyses.

Là aussi il n’y avait pas de teneur radioactive qui dépasse les limites admises de 500 becquerels. Nous disposons d’un détecteur hyper pure qui capte les particules radioactives aussi infime que se soit », souligne Pr. Koné.

Selon le rapport d’étude institué par les protagonistes de la santé, Yaya Tamboura du Commissariat à la sécurité alimentaire a indiqué que le riz en question provient d’un financement accordé au Mali par le Japon suivant l’accord KR 2009-2010. Et qu’il vient pour une grande partie de la Thaïlande et des Etats unis. « Le riz est arrivé aux ports de Dakar en décembre 2010, avant le tremblement de terre et le tsunami à Fukushima du 11 mars 2011, mais n’est arrivé à Bamako qu’en août 2011… », a-t-il précisé.

Les deux experts sont unanimes, le riz don du Japon au Mali, ne contient aucun élément radioactif et est propre à la consommation.

Aminata Traoré

01 Février 2012