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La Banque ouest africaine de développement (BOAD) créée en 1973, investit largement dans le développement des huit pays membres de l’UEMOA et la Guinée Bissau. De sa création à nos jours, l’institution a injecté plus de 860 milliards de Fcfa dans l’économie de la sous-région.

Le Mali, pour sa part, a bénéficié d’un montant total de 143,5 milliards de Fcfa tous secteurs confondus. Ce qui fait de lui le troisième pays bénéficiaire du concours de l’institution après la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

Pour faire la revue de ce programme et dégager les perspectives, une mission de la BOAD a séjourné dans notre pays du 1er au 5 Août. Conduite par le vice – président Issa Coulibaly la mission a eu des contacts avec les différentes autorités du pays et le secteur privé.

Le vice-président était accompagné du directeur du secteur privé, du directeur des engagements et des risques, du chef contentieux et du directeur du département rural et infrastructures.

A la fin de son séjour, l’équipe de la BOAD et le ministre Ousmane Thiam ont rencontré la presse, le vendredi 5 Août, dans la salle de conférence du Ministère de la promotion des investissements, des petites et moyennes entreprises.

Le vice- président a exprimé sa satisfaction quant à la gestion des fonds alloués à notre pays. En effet, selon Issa Coulibaly, l’attachement du Mali au développement et à l’atteinte des objectifs de la banque est sans faille.

Ainsi, les fonds alloués à notre pays dans le cadre du financement de son économie ont atteint un niveau de décaissement de 61,4%.

Ils concernent les secteurs public et privé. 29% des engagements ont concerné le secteur public marchand, 47% le secteur public stricto sensus, et 24% le secteur privé. La mission a noté avec satisfaction l’état de la coopération.

 » De façon générale, les projets avec l’Etat s’exécutent à notre satisfaction et présagent d’un bon avenir  » dira le vice-président.

A ce niveau Issa Coulibaly n’a pas caché ses bons sentiments quant au remboursement des dettes par notre pays. Globalement, l’encours net du Mali envers la banque se chiffre à 67 milliards de Fcfa.

Cependant, si l’Etat paye ses dettes, le problème se situe au niveau du secteur privé où certains opérateurs économiques qui ont bénéficié du concours financier de la BOAD, peinent à honorer leurs engagements.

A en croire Issa Coulibaly, nombre d’entre eux ont du mal à payer leurs dettes. De même, les émissaires de l’institution ont reconnu qu’il ne s’agit pas souvent d’un manque de volonté, car ces entreprises ont été confrontées à des facteurs exogènes comme la crise ivoirienne, la chute du dollar et du cours du coton.

C’est pourquoi, la banque va réfléchir sur les stratégies pour amener ces opérateurs économiques à rembourser à l’amiable.

Le ministre Ousmane Thiam d’ajouter que ces débiteurs ont l’obligation de s’acquitter de leurs dettes au nom de la préservation de la bonne l’image et de la crédibilité dont jouit la BOAD, une institution purement ouest africaine, sur le marché financier international.

Il précisera, par conséquent, que le taux de décaissement de 61,4% résulte de la volonté du gouvernement d’accorder une place de choix au suivi et au montage des projets.

En terme de perspective avec le Mali, la BOAD dans le cadre de sa stratégie de développement socio-économique, compte, à court terme, ouvrir une ligne de crédit pour les jeunes et les femmes considérés comme des couches fragiles.

Cette intervention qui se fera avec les institutions de micro finance sera finalisée par une mission technique.

En tout cas, pour Issa Coulibaly, l’institution financière sous – régionale se porte bien, comme en témoigne la dernière décision des chefs d’Etat des pays membres de doubler le capital qui va passer de 350 à 700 milliards de Fcfa.

Pour le conférencier, cela est un signal fort pour aller de l’avant et atteindre les objectifs de développement.

A ce niveau, l’institution, suivant les conclusions d’une étude menée sur la promotion des PME et PMI, a décidé d’orienter ses actions vers le développement des facteurs de production comme l’énergie, et les télécommunications qui sont aujourd’hui un frein à la promotion des entreprises.

Cette volonté a conduit au financement du projet de boucle à fibre optique pour les télécommunications et d’interconnexion du réseau électrique des pays membres.

Youssouf CAMARA

08 août 2005