Le premier ministre, Modibo Sidibé, n’est pas resté indifférent à l’évolution de la situation dans la société HUICOMA. Il a convoqué hier matin une réunion de crise avec certains membres du gouvernement dont le ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo.
Cette rencontre tenue à huis-clos loin des cameras, avait deux points à l’ordre du jour : la procédure engagée par Me Magatte Sèye, conseil de la société Securicom Protect auprès du Tribunal de commerce de Bamako pour se prononcer sur l’ouverture d’une procédure de liquidation des biens de HUICOMA-SA qui lui doit 148 millions de FCFA et la grève de la faim enclenchée, depuis le lundi 10 mai, par les travailleurs licenciés et en activité de la société.
Le ministre de l’Industrie, Ahmadou Abdoulaye Diallo qui, depuis son arrivée au département, se bat comme un beau diable pour remettre sur les rails les usines HUICOMA, a laissé entendre que l’Etat ne peut pas rester indifférent à une procédure de liquidation de cette société dans la mesure où il est le plus gros créancier de HUICOMA. En effet, celle-ci doit près de 20 milliards de FCFA à la CMDT en guise d’achat de graines de coton, sans oublier les retards de versement des cotisations sociales des travailleurs. Aussi, à en croire le ministre, l’Etat reste actionnaire du capital social de la société à hauteur de 12%.
Compte tenu de tout cela, il est urgent pour le gouvernement de veiller, en premier lieu, sur les biens de l’entreprise cédée en juin 2005 au Groupe Tomota détenteur de 83% des actions. Sans entrer dans le détail des conclusions de la rencontre d’hier, le ministre semble très préoccupé par la grève de la faim des agents de la société qui, dit-il, est la preuve d’un grand changement de mentalité dans notre pays.
Yousouf CAMARA
12 Mai 2010.