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Au terme de sa première réunion trimestrielle, tenue le 14 septembre dernier, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a organisé la traditionnelle conférence de presse mardi 15 septembre 2010 pour informer les journalistes des décisions issues de cette rencontre.

Depuis Dakar, le gouverneur de la Bcéao, président de la CPM Philipp-Henri Dacoury s’est adressé par vidéoconférence aux journalistes des 8 pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) pour évoquer la situation économique de la zone Uémoa.

Conformément aux dispositions des statuts de la Banque centrale, le conférencier a révélé que le comité a procédé à la définition de l’objectif de stabilité des prix dans l’Union.
Après analyse des caractéristiques de l’inflation dans la zone Uémoa, des spécificités de la zone et des délais de transmission des impulsions monétaires à la sphère réelle, le CPM, selon son président, a décidé d’adopter l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) calculé par les instituts nationaux de la statistique comme indicateur de mesure de l’inflation.

La rencontre a décidé aussi de définir l’objectif opérationnel des stabilités des prix comme taux d’inflation annuel de l’Union compris dans une marge de 1 % autour de 2 % à un horizon de 24 mois et de retenir le taux d’inflation en glissement annuel pour la gestion opérationnelle de la politique monétaire.

En ce qui concerne l’évolution du niveau général des prix, le gouverneur de la a indiqué que le taux d’inflation s’est établi en glissement annuel, à 1,3 % à fin juillet 2010 contre 1,7 % à fin juin 2010 et 0,6 % à fin mai 2001. Cette évolution de l’inflation considérée comme modérée est, selon Philippe-Henri Dacoury, en liaison avec le repli des cours mondiaux des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Uémoa. Cela a permis, analyse-t-il, de contenir les pressions inflationnistes liées à l’insuffisance de l’offre de céréales locales et au renchérissement des carburants.

A en croire le conférencier, l’analyse des indicateurs de conjoncture interne laisse apparaître au sein des Etats membres de l’Uémoa, une évolution moins favorable par rapport au trimestre précédent, notamment dans les secteurs de l’industrie et des bâtiments et travaux publics (BTP).

Compte tenu de ces contre-performances dans l’activité industrielle, les retards enregistrés dans l’ouverture de certaines mines, le taux de croissance économique dans l’Union pour l’année 2010 a été révisé à la baisse, passant de 4,0 % à 3, %.

 » Ce niveau de croissance demeure toutefois en amélioration par rapport aux réalisations de 2009 qui étaient de 2, 8 % », a noté Philippe-Henri Dacoury convaincu que les perspectives économiques de la zone Uémoa se présentent plutôt bien.

S’agissant de la situation monétaire en fin juin 2010, le CPM a constaté une consolidation des réserves de change et une augmentation des concours bancaires octroyés aux Etats membres.

Compte tenu de tous ces éléments, le comité a décidé enfin de garder le statu quo dans l’utilisation des instruments de politiques monétaires.
Le CPM est un organe mis en place dans le cadre de la réforme institutionnelle de l’Uémoa. Il est chargé de la définition, la réflexion de la politique monétaire et du choix des instruments d’interventions de la banque centrale.

Amadou Waïgalo

16 Septembre 2010.