Notre pays pourrait relancer davantage son économie suite a sa décision commune avec le Burkina Faso et le Niger de se retirer de la Cedeao. Le budget national va automatiquement connaitre un accroissement de 21 milliards de Fcfa, a expliqué hier a la presse le ministre de Economie et des Finances, Alousséni Sanou. II était accompagné de son collègues chargé des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop
Un Conseil des ministres extraordinaire s’est tenu hier à Koulouba sous la présidence du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, statuant sur la décision historique du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES), de se retirer sans délai de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Au terme de cette session extraordinaire, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou et son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, ont expliqué à la presse le contexte, les enjeux et les opportunités de ce retrait. de l’organisation sous-régionale.
Le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé que cette décision était prévue eu égard à la menace des sanctions économiques qui planaient sur les populations de ces trois États. «Ce retrait de la Cédéao nous donne des opportunités en termes de développement au regard des potentialités qui regorgent les pays de l’AES dans plusieurs secteurs comme l’agriculture, l’énergie, entre autres. Le fait de nous retirer de la Cedeao nous permet de développer un marché extérieur et d’assurer une croissance à partir de cette économie extérieure que nous aurons plus facilement la possibilité de développer aujourd’hui», a expliqué Alousséni Sanou.
IMPACTS FINANCIERS POSITIFS- S’agissant des impacts sur le plan financier à court terme, le patron de l’hôtel des Finances a soutenu que notre pays en sera gagnant. Selon ses explications, la balance commerciale de notre pays est déficitaire avec la zone Cedeao-Uemoa. « 59 % de nos importations proviennent de la zone Cedeao-Uemoa. Et 20% de ces importations viennent des pays de la Cedeao hors Uemoa», at-il dit, ajoutant que nos exportations sont presque tournées vers les pays hors de la zone Cedeao.
«Le Mali exporte essentiellement de l’or, du coton, des entrants. Seul le bétail est exporté vers les pays de la Cedeao. L’exportation globale de notre pays vers la zone Cedeao ne représente qu’environ 9% des exportations. Ce qui veut dire que notre pays a un manque à gagner de près de 120 milliards de Fcfa du fait que nous sommes dans la Cedeao», a révélé le ministre Sanou. Ce manque à gagner est dû surtout au Tarif extérieur commun de la zone Cedeao qui est appliqué sur toutes les importations.
«C’est un taux de 18% qui s’applique», a détaillé le ministre chargé de l’Économie, ajoutant que le Mali ne bénéficie pas suffisamment du Tarif extérieur commun parce qu’il exporte beaucoup plus en dehors de l’espace. Cédéao. «Après avoir quitté la Cedeao, notre budget va automatiquement connaître une augmentation de 21 milliards de Fcfa», a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le ministre Sanou a assuré que le pays va enregistrer d’autres avantages liés aux investissements. «Auparavant, les investisseurs choisissaient les pays côtiers de la Cedeao du fait des facilités liées à l’existence des ports maritimes. Ce qui revient à admettre que nos marchés étaient inondés des produits manufacturés par des entreprises installées dans d’autres pays. «Donc, ces pays bénéficiaires profitaient de tout ce qui concernait la valeur ajoutée.
Avec le retrait de notre pays de la Cedeao, nous allons désormais fixer notre propre tarif et les investissements directs vont être plus tournés vers notre pays», a expliqué le ministre Sanou qui est convaincu que le retrait de la Cedeao est tout bénéfique pour le Mali. . «Nous sommes en train de mettre tout en œuvre pour saisir ces opportunités et d’en faire une réalité chez nous», dit Alousséni Sanou.
Il a rassuré la population que le gouvernement mettra en place une Commission interministérielle qui veillera et surveillera tous les marchés et indicateurs pour pouvoir s’ajuster chaque fois que cela est nécessaire. De son côté, le ministre des Affaires étrangères a aussi rassuré nos compatriotes vivants dans des pays membres de la Cedeao que des discussions sont en cours avec ces États, sur le plan bilatéral, pour voir dans quelle mesure nos autorités pourront prendre en charge leurs préoccupations. .
«Certains membres du gouvernement prendront attachés avec nos compatriotes qui vivent dans ces pays afin de leur donner à tous les éléments d’appréciation et recueillir leurs préoccupations. Quoi qu’il en soit, le gouvernement va travailler de façon assidue pour mettre en place des rangements nouveaux qui préservent leur statut», a fait savoir Abdoulaye Diop. Et de préciser que les relations demeurent avec les pays de l’Uemoa qui sont également membres de la Cedeao.
Oumar DIAKITE
Source: Maliweb