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Dans le cadre de la restitution des biens culturels africains à leurs pays d’origine, notre pays attend environ 6910 objets inventoriés dans les collections du musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Sur la base des catégories retenues par l’équipe d’experts, seize objets sont proposés à la restitution au Mali, dont six dans un premier temps et les dix autres en second lieu.

Pour mieux proposer une liste d’objets prioritaires à restituer (en plus de ceux proposés par le rapport Savoy-Sarr), de définir la méthodologie et la démarche à suivre pour y parvenir, et de déterminer les modalités pratiques de cette restitution, le ministère de la Culture organise du 26 au 28 décembre 2018 à Bamako, des journées de réflexion sur la restitution du patrimoine africain.

Cette restitution a été initiée par le président de la République française, Emmanuel Macron, lors de sa rencontre avec les étudiants burkinabés, le 28 novembre 2017, à l’Université de Joseph Ki-Zerbo de Ouaga I au Burkina Faso.

Il la confirma lors d’une conférence de presse conjointe qu’il a animée avec le président du Bénin en mars 2018. Au-delà des discours, le président Macron a confié à deux universitaires (Bénédicte Savoy et FelwineSarr), une mission d’expertise et de propositions. Le rapport de la mission de Bénédicte Savoy et de FelwineSarr a été officiellement remis, le vendredi 23 novembre 2018, au président de la République française.

Les experts estiment que 85 à 90% du patrimoine africain se trouvent aujourd’hui hors du continent africain. Le périmètre de spoliation engloberait, selon le rapport, les biens pillés, volés, les butins de guerre, mais aussi ceux, très nombreux, acquis à des prix dérisoires, bien en deçà des prix du marché de l’époque, par les marchands, militaires, missionnaires, voyageurs. Dans ce rapport, il est proposé aux pays africains de restituer leur patrimoine culturel présent sur le sol français en trois étapes : La première, qui s’étend de novembre 2018 à novembre 2019, permettra de remettre aux États africains concernés « des inventaires d’œuvres issues de leur territoire (selon les frontières actuelles) et conservées actuellement dans les collections publiques françaises ».

Une deuxième étape, du printemps 2019 à novembre 2022, et qui se découpe en quatre volets distincts, doit conduire à la mise en ligne en libre accès, ou à la restitution bien ordonnée, d’ici cinq ans, du matériel iconographique, cinématographique et sonore concernant les sociétés africaines. Enfin, la troisième étape et la dernière commencera à partir de novembre 2022.

Il faut rappeler que l’équipe de chercheurs mise en place par le président Français a séjourné au Mali et a été reçue le 3 juin 2018, par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Cette mission, qui était conduite par Bénédicte Savoy et FelwineSarr, a offert au ministère de la Culture à travers le Musée national du Mali, un document d’inventaire en trois volumes de 863 pages, contenant 6910 en provenance du Mali, inventoriés dans les collections du musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Sur la base des catégories retenues par l’équipe d’experts, seize objets sont proposés à la restitution au Mali, dont six dans un premier temps et les dix autres dans un second temps. D’autres objets comme le Sabre d’El Hadj Omar Tall convoité par d’autres pays pourraient s’ajouter à cette liste.

Y. Doumbia

L’indicateur du renouveau du 27 Décembre 2018