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Dans les jours à venir, le Bureau du Vérificateur général (BVG) enverra des missions un peu partout s’enquérir de la régularité du maniement de ressources publiques ou de la sincérité de marchés publics.

La révélation a été faite hier au cours d’un déjeuner de presse organisé par le Vérificateur général Sidi Sosso Diarra à la Résidence Komé.

Créé par la Loi n°03-030 du 25 août 2003, le Vérificateur général, dont l’indépendance est consacrée, a mis en place une équipe multidisciplinaire (juriste, magistrat, financier, banquier, officier, ingénieur) de vérificateurs susceptibles de l’aider dans l’accomplissement de ses tâches.

Une trentaine d’assistants vérificateurs, un DAF, une secrétaire, deux chauffeurs et des agents de sécurité font également partie du personnel du BVG.

A en croire Sidi Sosso Diarra, « plus que la lutte contre la corruption et la répression de la délinquance financière », l’installation du BVG devra concourir à la « réorganisation de la procédure et à l’amélioration de la gouvernance ».

« Au niveau de la communauté internationale, le thème de la gouvernance devient central. La forme d’aide à laquelle nous étions habitués est en train de changer. Maintenant, c’est l’appui budgétaire. Or, qui dit appui budgétaire, dit un nouveau type d’organisation qui doit s’appuyer sur la bonne gestion des finances publiques », argumente-t-il.

Tout en faisant l’apologie de la pédagogie, Sidi Sosso Diarra promet qu’il ne fera pas dans la dentelle vis-à-vis des corrompus et délinquants à col blanc. Toutefois, l’idéal, à ses dires, est de parvenir très rapidement à un changement de mentalités, seul gage de la préservation des deniers publics.

Face à la multiplicité des services de contrôle, le Vérificateur général en appelle à la franche collaboration au seul bénéfice de la nation.

Selon, le Vérificateur général adjoint, Modibo Diallo, de son installation à ce jour, le BVG a reçu une centaine de plaintes. Trente, dont une quinzaine traitée au niveau de la justice, relèvent de sa compétence. Le reste relevant des prérogatives du Médiateur de la République a été transmis à qui de droit.

Pour Sidi Sosso Diarra, l’installation d’antennes régionales, à l’instar du Médiateur de la République, favoriserait l’égalité de tous les citoyens dans la saisine du Bureau. Contrairement aux autres structures de contrôle, le Vérificateur général peut saisir la justice.

Il envoie un rapport annuel au président de la République, au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale.

Tout citoyen peut, sur des faits concrets, saisir le Vérificateur, qui est tenu de lui garantir la confidentialité.

A. M. Thiam

08 juin 2005