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Les acteurs de la famille judiciaire étaient réunis le 24 mai dernier au CICB pour débattre des mesures privatives de liberté, à l’initiative du ministère de la Justice, Garde des Sceaux. Cette journée d’échanges a enregistré la présence de représentants de la Cour suprême, des procureurs de la République des tribunaux de première instance de Bamako et de Kati, du Procureur général de la Cour d’Appel de Bamako et d’acteurs de la détention, notamment les Officiers de police judiciaire.

L’objectif était de trouver des mesures rapides et urgentes pour faire respecter davantage les dispositions du Code de procédure pénale relatives aux mesures privatives de liberté. Cela dans le but de faire en sorte que toute la chaine pénale joue pleinement son rôle dans la protection des droits des citoyens. Le contrôle de la garde à vue et de la détention provisoire et les mesures susceptibles de corriger les dysfonctionnements étaient au menu des discussions.

Notre pays traverse des moments difficiles et douloureux de son histoire. C’est pour cette raison que la justice doit pleinement jouer son rôle de gardienne des droits et liberté fondamentaux du citoyen. Pour le ministre de la Justice, Malick Coulibaly, le respect de la réglementation relative aux mesures privatives de liberté est indispensable pour contrer l’arbitraire et faire en sorte que le plus fort n’oppresse pas le plus faible. Car la protection contre toute arrestation ou détention arbitraire est le socle d’un régime démocratique et respectueux des droits des citoyens.

«Les dispositions constitutionnelles et législatives relatives à la garde à vue et à la détention provisoire revêtent aujourd’hui plus qu’avant une importance capitale dans la protection des droits individuels», a-t-il dit. A ce sujet, il a cité Nelson Mandela: «On dit qu’on ne connaît pas vraiment un pays tant qu’on n’a pas pénétré ses prisons. Un pays ne devrait pas être jugé par sa manière de traiter ses citoyens les mieux placés, mais ses citoyens les plus défavorisés».

Pour Malick Coulibaly, ceux qui sont placés en garde à vue ou détention provisoire doivent bénéficier de la présomption d’innocence, qui traduit notre foi en l’humanité et signifie que, jusqu’à preuve irréfutable du contraire, les hommes sont bons, vertueux et respectueux des lois. Il a aussi indiqué que, dans les épreuves que nous vivons aujourd’hui, l’espoir doit venir de la justice. «C’est dire que la justice doit faire sa mue. Mais je tiens à préciser que cette mutation ne doit pas se faire contre les acteurs de la justice, mais avec eux et pour eux».

Youssouf Diallo

22 Septembre du 28 Mai 2012