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Depuis l’avènement de la démocratie on assiste à un laisser aller et laisser-faire dans notre pays. Cela a une incidence négative sur les activités de développement. Par le seul fait de l’incivisme, Bamako compte parmi les capitales les plus insalubres.

Le bourrage des caniveaux par les ordures en est la parfaite illustration ainsi que le déversement des eaux usées dans les rues de la capitale. Malgré l’existence de GIE pour le ramassage des ordures ménagères, plusieurs familles préfèrent choisir volontiers un bout de la rue pour déposer leurs ordures et cela au détriment de la santé de la population tout entière.

En plus, on ne peut faire deux rues au centre de la capitale sans voir les eaux usées. Parfois il est difficile de respirer dans certains lieux de Bamako à cause des odeurs nauséabondes des eaux usées et des ordures. Et pourtant des mesures ont été prises pour l’assainissement de la ville.

Malgré ces efforts, des citoyens continuent de déposer n’importe où les ordures et à déverser les eaux usées dans les rues sans être sanctionnés. Tout cela se passe au vu et au su des autorités qui deviennent de plus en plus laxistes de peur de perdre leur place.

L’exemple frappant, c’est bien celui des élus communaux qui ne peuvent plus contraindre les populations à obéir aux normes établies pour l’assainissement et le développement des communes. Ils se soucient plutôt de leur réélection.

On peut constater cette attitude au niveau de la quasi-totalité des services dans le District de Bamako, voire dans tout le pays. En plus, il y a combien de lois qui ont été votées mais qui ne sont pas appliquées ?

Faut-il rappeler qu’en plus du laxisme des autorités, la plupart des Maliens n’ont pas le sens du patriotisme. Pire, les quelque bonnes volontés qui essayent de conseiller les fauteurs par rapport au respect des normes sont traités de tous les mots souvent on leur fait savoir que ce n’est pas leur propriété privée quand il s’agit des domaines ou propriétés publics. C’est ce qui est d’ailleurs à l’origine de l’occupation anarchique des domaines publics.

Ce qui est surtout inexplicable, ce sont ces mêmes personnes qui se plaignent du désordre dans la capitale. Ils n’hésitent pas à comparer notre capitale aux autres de la sous région. Cependant, ils contribuent, eux-mêmes, nuit et jour à la dégradation des infrastructures de la ville et ne sont jamais prêts à se sacrifier pour la cause de la nation. Cependant comment construire un pays si chacun défend son seul intérêt ?

A quand le développement de ce pays si les responsables et les populations à la base n’apportent pas leur contribution ? Nous devons savoir que les populations des pays cités en exemple ont accepté de consentir des sacrifices à travers le respect des lois et règlements pour qu’ils soient ainsi. Nous sommes tous interpellés et le développement du pays dépend du comportement quotidien de chacun.

Dado CAMARA

12 mai 2006.