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Un rassemblement violemment dispersé, faisant un mort et de nombreux blessés. La scène se déroule en Guinée-Bissau, du nom de ce pays où la violence est la chose la mieux partagée. Pour un rien, on massacre à tour de bras. Et ce n’est pas tout. La Guinée-Bissau traîne aussi la sulfureuse réputation d’être la plaque tournante de la drogue dans la sous-région ouest-africaine tant et si bien que certains n’hésitent pas à la qualifier de narco-Etat. C’est donc ce pays où vivent moins de deux millions d’âmes, qui vient encore de faire parler de lui à travers la répression sanglante d’une manifestation de rue. Pourtant, les croquants ne réclamaient ni plus ni moins que la révision du fichier électoral aux fins de garantir la fiabilité du scrutin présidentiel qui aura lieu dans un mois. Pour autant que le pouvoir soit sincère et qu’il n’ait rien à se reprocher, il doit accéder à la requête de l’opposition dans le souci de garantir la transparence du processus électoral. Mais en choisissant de bander les muscles, José Mario Vaz donne l’impression d’un président qui n’est pas sûr d’être réélu et qui fait tout pour s’ouvrir un boulevard. On est d’autant plus fondé à penser ainsi que le président Vaz, on le sait, est entré en rébellion contre son parti, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIDC), pour avoir contesté le Premier ministre que sa formation politique, en vertu de la Constitution, lui proposait.Lepays