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Dans le gouvernement malien, on compte cinq femmes sur 27 ministres, soit 18%. On compte une femme préfet sur 49 soit 2%, aussi le nombre de femmes directeurs et chefs de service est relativement inférieur par rapport au nombre d’hommes directeurs et chefs de service. Alors qu’il existe de nombreuses compétences inexploitées au sein de cette majorité
nationale.

La sous-représentativité des femmes
En plus de cette sous-représentativité des femmes au niveau des postes nominatifs, elles ont du mal à occuper de nombreux postes électifs.
Sur 147 élus de la nation, on compte seulement une quinzaine de femmes députés (10%). Sur environ 10.000 conseillers municipaux, on enregistre environ 200 femmes à travers les 703 communes du pays. Et on compte 7 femmes
parmi les 703 maires (soit 1%).

Faut-il rappeler que depuis toujours des actions sont menées non pas pour renverser la tendance, mais pour réparer cette sorte d’injustice à l’égard des femmes. Mais il est nécessaire de rappeler que plusieurs facteurs sont à l’origine de cette injustice. Depuis plusieurs années, des associations, ONG et partenaires techniques et financiers oeuvrent pour une plus grande participation des femmes à la vie publique à travers l’occupation des postes nominatifs et électifs par les femmes.

Le NDI s’implique
C’est dans ce cadre que le National Democratic Institute (NDI) dans ses activités de renforcement de la démocratie au Mali forme des femmes des partis politiques et de la société civile. Ce qui a conduit même à la création d’un cadre de concertation des femmes des partis politiques (CCFP).

C’est pourquoi plusieurs formations ont été organisées à l’intention des femmes (de la société civile et des partis politiques.

Le statut de la femme la défavorisé
Puisqu’on constate dans notre pays que généralement pour occuper un poste de responsabilité, il faut être membre influent d’un parti politique. Et les femmes sont rarement influentes au niveau de ces formations politiques et cela à cause de leur statut qui les empêche de suivre convenablement les réunions et à cause de leur faible pouvoir économique. Et pour qui connaît les réalités des formations politiques, il faut être parmi les bailleurs de fonds du parti et être présent à toutes les réunions pour être pris au sérieux.

Alors que dans notre pays, les femmes sont parmi les pauvres. Et leur statut social ne leur permet pas de suivre toutes les réunions et les décisions sont prises généralement lors des réunions nocturnes. Aussi, au
moment des élections pour être en bonne position sur les listes de candidature, il faut « banquer » et pas n’importe quelle somme.

Le besoin de financement
Alors pourquoi ne pas s’impliquer pour mettre les femmes à la tête des listes des candidatures ? S’il est bien si non très bien de renforcer la capacité des femmes, il serait meilleur de les financier.

En vue de la participation des femmes aux élections communales de 2004, le CCFP avait élaboré et déposé deux projets titrés du plan d’action à l’Ambassade du Canada au Mali et au ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales qui n’ont pas été financés.

Autrement dit, en plus du renforcement des capacités, il faut un financement. Comment une femme bien formée sans financement peut-elle être tête de liste ?
Dado CAMARA

6 juillet 2006