Le report de la date du 17 septembre pour la rentrée des classes, découle de la non-préparation matérielle, financière et technique du gouvernement plutôt que de paramètres environnementaux. Il résulte, selon le Snec , de l’incapacité de l’Etat à assumer ses charges et à son mimétisme de mauvais aloi des autres.
C’est officiel : la rentrée des classes 2007-2008 au niveau des ordres d’enseignement préscolaire, fondamental et secondaire n’aura plus lieu le 17 septembre, mais le 2 octobre 2007. C’est ce qui découle de la rencontre entre le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et les syndicats, directeurs nationaux et partenaires de l’école, mardi dernier dans les locaux de son service.
Au niveau des syndicats, aux dires de Sidiki Diarra, secrétaire général adjoint du Syndicat national de l’éducation et de la culture ( Snec ), il n’y a pas eu d’objection sur la date initialement retenue. Ce sont la Fédération nationale des parents d’élèves ( Fénapem ), le directeur national de l’éducation de base et des cadres du ministère de l’Education nationale qui ont plutôt proposé le report au mois d’octobre.
Raisons avancées
la persistance de l’hivernage, l’occupation des salles de classes par des victimes d’inondation, l’inaccessibilité de certaines zones comme Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti où des routes sont coupées et des ponts cassés ça ou là.
Les causes matérielles et sociologiques soulevées tiennent au démarrage en principe aujourd’hui du mois sacré du ramadan qui coïncide avec le milieu du mois période durant laquelle peu de citoyens ont suffisamment de moyens pour supporter de grandes dépenses.
Prétextes
« Pour moi, il n’y a aucun rapport entre la rentrée des classes et le mois de ramadan ou autres paramètres. L’Etat n’est pas lié par un parent qui doit payer un boubou, des chaussures… pour son fils. C’est l’Etat qui gère et quand il décide, il doit respecter ses décisions. Le report dénote d’un manque de sérieux du gouvernement en ce sens que depuis quelques années, il a tenté d’arrêter à l’instar de certains pays comme la France, la date du 17 septembre comme celle de la rentrée des classes. Mais jamais cette date n’a pu être respectée. Or, on fixe une date après une analyse approfondie en amont et en aval » , fulmine le chargé de formation, de la recherche et des questions académiques du Snec.
Pour Maouloud Ben Kattra, le gouvernement, en optant pour le report, cache son insuffisance. A l’entendre, c’est plutôt ce dernier qui n’est pas matériellement, financièrement et techniquement prêt pour la rentrée . « Pour trouver une raison, il fallait convoquer une rencontre élargie aux partenaires et les laisser parler. Pourquoi quand on fixait la date du 17 septembre, le gouvernement n’a pas demandé notre avis ? En fixant cette date, il savait bel et bien que telle ou telle zone est inondée pendant l’hivernage, il savait également que le mois béni de ramadan allait intervenir. Il savait qu’il y avait ceci ou cela. Ce qui nous a été dit n’est que la face cachée de la réalité. Ce ne sont que des prétextes ».
Notre interlocuteur pense que les facteurs religieux et environnementaux sont loin de justifier le report de la date du 17 septembre. La réalité aujourd’hui est que de nombreuses classes devant accueillir les élèves ne sont pas achevées, les dotations des directions en craie, livres… ne sont pas faites, les mutations nationales, qui ont commencé la semaine dernière, ne sont pas achevées. Idem pour le recrutement, par le gouvernement, de nouveaux enseignants et les orientations des candidats admis au DEF, etc. Autant de raisons qui sont à la base du report de la rentrée académique 2007-2008.
Mohamed Daou
13 septembre 2007.