C’est en principe hier que le ministre de l’Equipement et des Transports, accompagné de responsables de ses services techniques, devait regagner Bamako.
Le banc et l’arrière banc de son département avaient élu domicile à Torodo, village qui abrite le pont sinistré du même nom.
La chute de ce pont, il y a une dizaine de jours, a paralysé le trafic routier. L’accès à Kayes et par conséquent au territoire sénégalais par voie terrestre est devenu une gageure.
Aujourd’hui, l’on est en mesure d’affirmer que la réparation pourrait prendre des mois. Il était nécessaire d’envisager des solutions intermédiaires : construire une déviation pour permettre la reprise normale du trafic.
Ce à quoi s’attelait la mission du ministre Koïta et de Gabouné Kéita, directeur national des routes.
Toutefois, de nombreux Maliens demeurent sceptiques sur les causes profondes de la destruction de l’ouvrage d’art. Des questions fusent de toutes parts : Quand est-ce que le pont a été construit ?
Qui a exécuté le marché ? A quel montant ? Etait-il entretenu suivant les normes requises ? Y aura-t-il des sanctions pour les éventuels fautifs ? Des questions qui ne seront certainement pas répondues.
Toujours est-il que la moralité dans l’exécution des marchés des BTP de l’Etat semble encore sujette à caution.
S’il est bon d’inaugurer avec fastes routes, bâtiments et usines, il est tout aussi judicieux de veiller à ce qu’ils ne ressemblent pas peu de temps après à des éléphants blancs, ce qui semble être malheureusement le cas de Torodo au grand dam des usagers et des populations riveraines.
Abdrahamane Dicko
27 juillet 2005