Mécontent du traitement réservé à l’accord qu’il a arraché de justesse le 17 juillet dernier aux syndicats des enseignants de l’enseignement secondaire, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, pour n’avoir pas sur son dos ces derniers qui avaient déjà commencé à planer une menace de boycott sur la rentrée, ne pouvait que réunir l’ensemble des partenaires de l’école pour leur annoncer le report de la rentrée scolaire de cette année. Et d’ici là, il a instruit à chaque département ministériel de lui produire un rapport dont le contenu sera dévoilé aux syndicats afin de trouver un terrain d’entente pour une rentrée apaisée.
Cette information est tombée la semaine dernière à la surprise générale des parents d’élèves qui préparaient activement la rentrée scolaire.
Initialement prévue pour les 17 et 24 septembre, la date de la rentrée scolaire est désormais fixée au 2 octobre prochain. Ce report, même si certains partenaires ne l’ont pas bien accueilli, cache des dessous.
Le Premier ministre, dont les jours seraient comptés à la primature, ne souhaiterait pas quitter ce poste sans satisfaire certains problèmes dont il s’est personnellement engagé à trouver des solutions. On le sait, les promesses de Ousmane Issoufi Maïga à des syndicats ou autres corporations sont toujours accompagnées d’un battage médiatique. Ce qui sous entend que l’opinion nationale est témoin de l’accord qu’il conclut avec n’importe quelle association.
Nous en avons en mémoire l’accord qu’il a signé à travers les ministères impliqués dans la gestion de ce dossier l’année dernière avec le syndicat de l’enseignement supérieur dont les actions avaient sérieusement menacé l’année académique en cours. Sa sortie médiatique avait été saluée par les Maliens qui ne comprenaient pas le silence du ministère de l’Education nationale face aux revendications du syndicat.
Idem cette année pour le Syndicat des Professeurs Contractuels de l’Enseignement Secondaire (SYPCES) et du Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement Secondaire (SYNTES).
Ces deux syndicats avaient appelé leurs militants à retenir les notes tant que les revendications déposées sur la table du ministre de l’Education ne trouveront pas satisfaction. Conformément à la loi 47 d’août 1989 qui réglemente la grève au Mali, les ministères de la Fonction publique et de l’Education nationale rentrent en négociations avec les syndicats. Mais elles ont toutes échoué. Ces échecs ont poussé les deux syndicats à durcir le ton. Ainsi face à ce blocage, la société civile rentre dans la danse en nouant le fil du dialogue entre les protagonistes. Mais en vain. Les choses n’ont pas bougé d’un iota.
Et c’est en sauveur que le Premier ministre fait appel à tous les partenaires impliqués dans la gestion de l’école le 17 juillet dernier dans la salle de réunion de la primature.
Après avoir écouté les secrétaires généraux du SYPCES et du SYNTES, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a crée séance tenante des commissions dans lesquelles allaient être traitées les problèmes posés par les deux syndicats. Elles sont au nombre de trois : la commission chargée de la relecture de l’article 60 de la loi 99 / 46 du 28 décembre 1999, qui stipule que les fonctions de chef d’établissement sont soumises à un concours dont les modalités sont définies par les ministères de l’Education, la commission des indemnités de logement, la commission de la levée des obstacles juridiques.
A l’heure du bilan, on peut dire que les travaux des commissions n’ont pas évolué. Aucune d’entre elles n’a pu produire un document satisfaisant. Toute chose qui a mis le Premier ministre en colère. Maintenant c’est clair. Ousmane Issoufi Maïga, qui tient à son honneur, a demandé à tous les départements chargés du dossier de lui présenter un rapport d’ici le 2 octobre. «Ceux qui ne s’exécuteront pas auront à faire à moi», aurait- il conclu son discours.
C’est sur ce ton de menace à l’endroit de ses subordonnés que le Premier ministre a reporté la date de la rentrée scolaire.
Yoro SOW
17 septembre 2007.