La rentrée parlementaire 2010-2011 aura lieu ce lundi. Après trois mois d’intersession consacrée à la restitution à la base des lois votées, c’est un gros travail législatif qui attend nos honorables députés avec en toile de fond le Code de la personne et de la famille, le budget d’Etat 2011, mais surtout le projet de loi référendaire.
Après une année législative 2009-2010 mouvementée, les députés regagnent leurs sièges ce 4 octobre 2010 à l’hémicycle pour l’examen et le vote des projets de lois que le gouvernement aura à leur soumettre.
L’année législative 2009-2010 n’a pas été du tout facile pour les députés et le gouvernement eu égard aux incompréhensions, voire à la colère qui a découlé du vote du projet du Code de la personne et de la famille, qui a ensuite du être renvoyé pour une seconde lecture par le président de la République pour, avait-il indiqué dans un discours, « sauvegarder la paix et l’unité nationale« .
Pour le moment, rien ne présage que l’année parlementaire qui s’ouvre ce lundi sera plus apaisée que la précédente. En attendant, les discussions et les plénières qui seront, sans doute houleux, les regards seront tournés en premier lieu sur la formation du nouveau bureau de l’Assemblée nationale.
L’Assemblée nationale, selon son règlement intérieur, procède à l’élection d’un nouveau bureau au cours de laquelle tous les postes sont à pourvoir à l’exception de celui du président de l’Assemblée nationale, élu pour un mandat de 5 ans.
A chaque rentrée parlementaire le mois d’octobre, les députés, en effet, nous ont habitués à ces spectacles de course au poste qui frise le ridicule et démontre dans bien des cas que certains honorables sont bien plus préoccupés par les avantages et autres prébendes qu’ils tirent de leur représentation à l’Assemblée nationale, qu’à défendre les intérêts des populations.
Pour preuve de ce désintéressement des intérêts du peuple au profit des leurs, tout le monde se souviendra, avec amertume, du « duel » entre deux députés URD et qui aurait pu tourner au drame, n’eût été la sagesse du président du parti Younoussi Touré puisque les honorables avaient préféré le revolver au dialogue pour accéder au poste de président de commission.
Les discussions dans les partis politiques autour des candidatures aux postes de vice-président, de présidents de commission ou de secrétaires parlementaires ont tourné au vinaigre. Jamais renouvellement de bureau de l’Assemblée nationale n’avait été aussi pathétique depuis l’avènement de la IIIe République.
La session parlementaire qui s’ouvre sera celle de tous les enjeux qu’ils soient politique, économique ou social. En effet, elle s’ouvre dans un contexte particulier où le pays doit amorcer de grandes reformes pour une véritable assise de la démocratie. Sur le plan politique, les honorables auront à procéder à la relecture de la loi électorale, de la charte des partis et surtout débattre du projet de reforme constitutionnel.
Le président de la République souhaite soumettre une nouvelle Constitution en référendum fin 2011. Sur le plan social, il s’agira, pour les honorables de trouver avec le gouvernement et la société civile un code de la personne et de la famille consensuel, qui allie intelligemment modernisme et tradition.
L’autre particularité de cette session est qu’elle s’ouvre au moment où le pays connaît une grave insécurité dans le Nord avec les prises d’otages par AQMI. Cette question de sécurité interpelle l’Assemblée nationale et il ne serait pas surprenant, qu’au cours de cette session, bien que consacrée à l’examen et le vote du budget d’Etat 2011, l’Assemblée nationale interpelle le gouvernement à travers une question orale sur la sécurité au nord du pays.
L’autre événement qui marquera cette session sera la création d’un groupe parlementaire du parti PDES au sein de l’Assemblée nationale. Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) s’apparente au président de la République Amadou Toumani Touré.
Si cela venait à être concrétisé, notre hémicycle disposerait alors de dix groupes parlementaires au lieu de neuf présentement qui sont : les groupes Adéma/PASJ (46 députés), URD (29 députés) Cnid/Fyt (7 députés), ACM (13 députés) RPM (11 députés), les Indépendants (24 députés), le groupe MPR (8 députés), le groupe Parena/Sadi (9 députés), le groupe Codem (5 députés).
Denis Koné
04 Octobre 2010