«Rien ne justifie que Assarid soit considéré comme une base sacrée. Son
avenir se conjugue au passé composé», affirme le nouveau candidat au poste
de 2è vice président, le député Konimba Dembelé, élu à Sikasso.
Pour lui
Assarid, après plusieurs années d’expériences doit s’effacer et donner la
chance aux plus jeunes de faire leurs preuves.
Ainsi écrit-il dans la
lettre qu’il a adressée au président du groupe parlementaire Adema-Pasj :
«le titulaire du poste, Monsieur Assarid Ag Imbarcawane a 13 années de
présence au sein du Bureau de l’Assemblée nationale. L’honorable député a
ainsi cumulé une très grande expérience et capitalisé une grande expertise
dans la gestion de notre institution...»
Selon le challenger de Assarid, la démarche ne vise pas une rupture mais
plutôt un «changement dans la continuité pour une dynamisation de la jeune
démocratie, un partage d’expérience au sein du groupe parlementaire dans
l’intérêt du parti.»
Par ailleurs, Konimba Dembélé se dit : «favorable à retirer ma candidature
au profit d’une autre personne s’il s’avérait que ce dernier convenait
mieux au poste que moi.»
Le nom du député Abdoulaye Frédéric Traoré de
Sikasso est cité parmi les membres du groupe Adéma les mieux indiqués pour
occuper le poste de 2è vice-président de l’Assemblée nationale.
«Le passé
de cet homme, mieux que celui de Assarid, plaide pour lui», nous dit un
député qui a gardé l’anonymat.
Après une tentative de coup d’Etat contre
le président Moussa Traoré, Abdoulaye Frédéric Traoré a purgé 5 ans dans
les bagnes de Taoudénit avant de militer dans le parti malien du Travail
(Pmt) jusqu’à la création de l’Adema en 1990.
Signataire de la lettre du 7
août, cet ancien militaire a été de tous les combats du parti de l’abeille
dont il est le président d’honneur aujourd’hui.
Le courage d’avoir risquer
sa vie plaiderait donc à la faveur de ce député dont Konimba Dembélé ne
manque pas de saluer le mérite : «il mérite mieux que Assarid d’être en
première ligne.»
Konimba Dembélé reproche à Assarid de n’avoir pas joué son rôle pour
amortir les crises de l’Adema en 1994, 2000 et 2002.
«Démocratiquement, je
suis le futur 2è vice-président de l’Assemblée nationale. Les intentions
de vote me sont favorables à 95%», conclut le député Konimba Dembélé.
Nos tentatives pour joindre Assarid Ag Imbarcawane n’ont pas été
fructueuses, car le député élu à Gao serait retourné à la base, à la
faveur de l’inter-session. Ce n’est que partie remise.
Boukary Daou
23 août 2005