La Chambre des notaires du Mali a tenu, hier jeudi, dans la salle de conférence du Ministère de la Justice, une assemblée générale extraordinaire.
L’objectif principal de celle-ci était le renouvellement du bureau dont le mandat avait pris fin depuis le mois de février dernier et de débattre des préoccupations actuelles de la profession.
Suite aux travaux, les participants au nombre de 22 sur les 30 notaires que compte le pays, ont doté la Chambre d’un nouvel exécutif dirigé par Me Amadou Diallo qui succède à Me Mamadou Kamda Kéïta.
Comparativement au précédent bureau qui ne comptait que trois membres, le nouveau bureau en compte 6. Ainsi en plus des postes de président, du Syndic et du secrétariat, l’organisation a doté le bureau des postes de trésorier et chargé des affaires sociales, d’une commission scientifique et d’un chargé à l’organisation et des relations avec les institutions.
Cet élargissement s’inscrit dans une logique d’une plus grande dynamisation du bureau afin de l’adapter au contexte d’augmentation du nombre des notaires.
Le président sortant, qui a remercié tous les notaires qui l’ont aidé dans l’accomplissement de sa mission, a d’abord tenu à préciser que cette assemblée générale était avant tout statutaire.
Il a ensuite invité ses collègues à soutenir la nouvelle équipe qui préside aux destinées de la Chambre pour faire face aux grands enjeux.
Cette jeune équipe, assurera t-il, pourra compter sur l’expérience de ses prédécesseurs. Le notariat, dira Me Mamadou Kanda kéïta, est par essence une profession de sécurisation du patrimoine des clients et par conséquent un défenseur des droits humains.
Si pour lui, la Chambre des notaires se porte bien actuellement, il a par contre souligné certains dangers qui guettent la profession.
Au plan national, il s’agit des problèmes de collaboration avec les structures de l’administration au niveau de la gestion des biens immobiliers.
Selon ses explications, le problème dans ce secteur est lié à la délivrance par certains agents des services publics, de faux documents qui sont souvent présentés par les clients aux notaires. Or, un acte notarié doit être fondé sur des documents authentiques.
Un second problème soulevé par les notaires est relatif au nouveau texte devant régir la profession actuellement sur la table de l’Assemblée nationale.
Certains articles de ces textes sont jugés par les notaires contradictoires avec le bon exercice de la profession. Ces deux problèmes seront les premiers chantiers de la nouvelle équipe qui compte sur la disponibilité des départements de la justice et des domaines de l’Etat pour corriger ces lacunes.
Sur le plan international, les notaires ont exprimé leur crainte face à la menace qui plane sur la profession à cause de la mondialisation. Au nom de ce principe, certains jugent le notariat comme un handicap au développement.
Or, dans les pays en voie de développement, expliquera Me Mamadou Kanda Kéïta, les notaires contribuent à faire des économies dans les procédures d’où leur nom de “magistrat de l’économie“.
Me Ibrahima N’Diaye, chargé de l’organisation et des relations avec les institutions du nouveau bureau, ajoutera qu’un accent particulier sera mis sur l’information et la sensibilisation par rapport à la profession même de notaire encore peu connue des Maliens.
“Le notariat est avant tout une famille, notre problème principal est la méconnaissance“, affirmera t-il. En effet, les notaires sont souvent accusés à tort par les clients à cause de la lenteur des dossiers qui relèverait plutôt de la lourdeur de l’administration.
La libéralisation de l’accès à la profession sera également au cœur des débats si l’on sait que certaines régions manquent de notaire.
Youssouf CAMARA
08 juillett 2005