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La Société Energie du Mali connaît depuis 2005, la saturation de ses moyens de production sur le réseau électrique interconnecté et sur environ 12 des 19 centrales isolées. Il en résulte que la société est confrontée à un déficit de production depuis 2006 à cause des demandes en forte croissance d’électricité.

Pour palier ce déficit, l’Etat a fait des efforts importants.

C’est ainsi qu’il a procédé à l’acquisition début 2006 de huit groupes thermiques sur le budget national dont quatre ont été installés à Mopti et deux à Sikasso. De même, l’installation de huit autre groupes acquis sur le financement du gouvernement indien est en cours en vue de renforcer le réseau interconnecté d’EDM.

Cependant, toutes ces mesures se sont révélées insuffisantes pour satisfaire la pointe de demande en 2007 en raison de la très mauvaise situation hydraulique qui prévaut dans la retenue du barrage de Manantali. Le lac de retenue qui a enregistré 204 m d’eau le 1er septembre 2001, n’a eu cette année à la même date que 198 m soit un écart de 6 m.

Cette situation a plongé la direction de l’Energie du Mali dans la tourmente. Elle est à pied d’œuvre pour assurer aux populations l’eau et l’électricité pendant la saison sèche qui s’approche et où la demande de fournitures est élevée.

Pour cela, elle prévoit 50 milliards de F CFA pour couvrir les dépenses en carburant.

Cependant, il est superflu de dire que ces dépenses épuisent la capacité de l’entreprise quand on sait que la seule turbine thermique de Darsalam peut consommer 3 millions de F CFA de carburant par heure soit 72 millions de F CFA en 24 heures. Face cette situation, la direction d’EDM compte sur le concours de l’Etat pour surmonter ses difficultés. Surtout qu’aujourd’hui, celui-ci est le principal l’actionnaire de l’entreprise avec 66 % devant IBS qui n’a que 34 % depuis le départ des Français.

Cependant, le gouvernement, pour régler cette question d’eau et d’électricité, a retenu l’option de transfert, d’installation et d’exploitation en boot d’une centrale thermique au fuel lourd de cinq groupes de 11,2 mégawatts chacun. Cette centrale sera transférée de la Chine et installée à Bamako.

Elle sera exploitée par la société burkinabé SOPAM sur la base d’une convention de concession et d’un contrat d’achat d’énergie.

A rappeler que le coût de l’opération de transfert et d’installation des machines qui est entièrement à la charge de la SOPAM est estimé à 15 milliards de FCFA.
S’agissant des rapports entre EDM-SA et la SOPAM, la première va acheter l’électricité à 20 F CFA le Kw hors taxe avant de le revendre à ses clients.
A en croire des sources proches du département des Mines, de l’Energie et de l’Eau pendant la période de pointe la turbine de Darsalam ne va pas tourner.

Au finish, rappelons que la résolution de la crise en électricité du Mali passe par la dynamique du réseau interconnecté entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
Abdoul Karim KONE

05 janv 07