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Évaluer le chemin parcouru dix ans après la Déclaration de Bamako sur la démocratie et les droits humains

La rencontre internationale des Médiateurs et Ombudsmans de l’Association des Ombudsmans et Médiateurs Francophones (AOMF) et de la sous-région sur la Déclaration de Bamako s’est ouverte le vendredi 7 mai 2010 à l’Hôtel de l’Amitié. C’était sous la présidence du président de la République Amadou Toumani Touré, en présence du Premier ministre, du Médiateur de la République Française, Jean-Paul Delevoye, de son homologue malien, Me M’Bam Diatigui Diarra, du représentant de l’OIF, des membres du Gouvernement et de plusieurs personnalités.

La rencontre dont le thème est « Déclaration de Bamako + 10 : bilan et perspective » visait à faire le point du chemin parcouru après l’adoption de la Déclaration de Bamako (en novembre 2000) relative au bilan des pratiques démocratiques et à la promotion des droits et libertés dans l’espace francophone.

Pour le président de la République, les difficultés politiques que certains pays membres de la Francophonie ont connues dans leurs parcours ne doivent pas faire perdre de vue les progrès remarquables de la démocratie au sein de cet espace au cours des 20 dernières années.

« Le pluralisme politique est une règle largement acceptée ; les droits de l’Homme et les libertés sont aujourd’hui mieux respectés et protégés. Dans le même esprit, nous devons souligner, pour nous en réjouir, la consolidation de l’institution du Médiateur qui a vu le jour dans la plupart des pays de la Francophonie à la faveur du processus de démocratisation », a-t-il déclaré.

Il a alors rendu hommage aux médiateurs et ombudsmans qui œuvrent au quotidien pour améliorer les relations entre l’État, l’Administration et les citoyens.

Et ATT de rappeler, qu’au Mali, les réformes politiques en chantier font une large place au renforcement du rôle du Médiateur de a République. « Elles se traduiront par un élargissement de son champ d’intervention et un accroissement de ses moyens d’action », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le Médiateur de la République Française et Secrétaire général de l’AOMF, Jean-Paul Delevoye, s’est interrogé sur les avancées réelles accomplies dans l’espace francophone et notamment dans la sous-région, dix ans après l’adoption de la Déclaration de Bamako.

« Se retourner quelques instants sur le chemin parcouru est source de fierté… Mais que cette fierté soit une source de courage supplémentaire pour aborder de nouveaux chantiers. Ces dix courtes années doivent nous permettre de renforcer nos convictions ; les succès remportés doivent être des bases solides sur lesquelles fonder des édifices plus importants », a-t-il martelé.

Le Médiateur de la République du Mali, Me M’Bam Diatigui Diarra s’est félicitée des progrès enregistrés dans l’évolution du processus démocratique et dans la promotion des droits humains au niveau national. Elle a rendu hommage au président de la République pour son engagement en faveur de l’amélioration du système institutionnel malien, notamment par le récent avant-projet de réformes constitutionnelles.

S’adressant au président de la République, Mme Diarra dira que, « répondant aux recommandations maintes fois formulées par le Médiateur de la République pour le renforcement de sa compétence, vous avez accepté la proposition de l’institution de pouvoir saisir la Cour suprême en cas de violation d’un droit fondamental ou d’une liberté fondamentale ou tout simplement sur des questions de droit.

Vous acceptez également que le Médiateur puisse intervenir en toute équité, dans le but d’adoucir certaines rigueurs de la loi. Vous proposez enfin que l’organisation de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) revienne au Médiateur de la République », s’est elle félicitée.

Signalons que cette rencontre des médiateurs et ombudsmans des pays de la Francophonie et de la sous-région sera articulée autour de trois tables rondes avec des experts de haut niveau en matière de promotion de la démocratie et des droits humains.

La 1ère table ronde sera centrée sur le thème « Rôle de l’ombudsman dans la consolidation de l’État de droit et de la gouvernance démocratique, la 2ème sera consacrée à ‘la promotion et la garantie des droits de l’Homme par le Médiateur, expériences nationales’ » et la 3è table ronde portera sur « l’ombudsman francophone, acteur de a médiation internationale ».

Bruno D SEGBEDJI

11 Mai 2010.