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Après un détour à Kati où ils n’ont pu rencontrer leurs collègues détenus par les militaires, des responsables du Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) ont animé une conférence de presse, le mardi 17 avril 2012.

jpg_une-653.jpgL’objet de cette conférence était de faire le point de la rencontre de Ouagadougou des 14 et 15 avril dernier ; une expérience jugée fructueuse mais que Fatoumata Siré Diakité ne souhaite point renouveler à l’image de Marcoussis I et II dans le cadre de la gestion du conflit politique en Côte d’Ivoire. L’évolution de l’actualité politique au cours des dernières vingt quatre (24) heures dominée par l’interpellation de plusieurs personnalités politiques et militaires, jugée «d’enlèvement» par le FDR, et la nomination du premier ministre de transition se sont imposés aux conférenciers.

C’est à bord d’un avion spécial affrété par le président burkinabé, Blaise Compaoré, qu’environ quatre vingt (80) voyageurs composés de personnalités politiques, militaires et de la société civile, ont atterri dans la capitale burkinabé, le 13 avril. Il y avait des invités spéciaux du médiateur dont l’ex-président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé. «L’objet de la rencontre de Ouaga était d’amener les forces vives du Mali à se parler : s’asseoir, se regarder.

Cela n’a pas été impossible ici (au Mali)… Puisqu’il n’avait pas une autre porte de sortie (à la salle), on était obligé de se regarder et de se parler», a souligné Mme Fatoumata Siré Diakité. Tous les ingrédients avaient été réunis par le médiateur pour créer un cadre social entre les maliens : loger dans le même hôtel, manger au même restaurant. Conscient de l’inimitié des différentes composantes de ses hôtes, le médiateur était obligé de rappeler qu’au «dessus de tout, il faut que nous pensions au Mali».

Les quatre vingt personnalités maliennes auraient pris individuellement la parole sans être interrompues par le médiateur soucieux de la compréhension des arguments de chaque groupe. Même dans ce cadre, la rencontre n’a abouti qu’à un «accord à minima», reconnait Me Amidou Diabaté, député à l’Assemblée nationale. La préoccupation fondamentale de la rencontre de Ouagadougou était le nord, a expliqué Fatoumata Siré Diakité, même si des voix soutiennent que les questions de la gestion de la transition et du gouvernement d’union nationale ont largement pris le dessus sur la problématique du nord. Cette situation découlerait d’un consensus que les acteurs avaient obtenu pour «sauver» cette partie du territoire national.

«La solution est à notre portée, pourvu simplement que nous ayons le courage de nous surpasser sans calcul partisan», a indiqué Ibrahima N’Diaye, premier vice-président de l’Adéma-PASJ, en disant soutenir l’élan de solidarité en cours au niveau national mais aussi en phase d’amortissement de la part de la CEDEAO. Selon lui, l’essentiel des activités du FDR est lié à la question du nord. Selon lui, des vivres sont déjà en cours d’acheminement dans cette partie du pays occupée par des mouvements armés. «L’armée malienne dans l’état où elle est nécessite qu’on lui vienne en aide pour la soutenir dans son combat qui est celui de la reconquête du nord», a-t-il dit.

La troupe, a-t-il expliqué, a besoins d’une mise en condition, de formation appropriée et d’équipement. C’est pourquoi, explique l’ancien ministre, le Mali devrait accepter l’offre de la CEDEAO de lui venir en aide, y compris par des troupes au sol ; une option rejetée par le CNRDRE et le mouvement politique qui soutient la junte militaire. Avec la nomination du premier ministre, saluée par les conférenciers, le Mali doit «vite» former un gouvernement pour faire face à cette «priorité N°1».

Seydou Coulibaly

18 Avril 2012

©AFRIBONE