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Pour la recomposition de l’attelage gouvernemental, le Chef de l’État ne devrait pas faire du neuf avec du vieux. Autrement dit, le nouveau gouvernement qui sera annoncé, sous peu, ne doit pas être une nouvelle ancienne équipe. Le Président ATT a tout intérêt qu’il n’en soit pas ainsi.

En effet, le président de la République doit se donner la force de se séparer de ses « amis ».

Eux qui ont toujours démérité et qui dans les salons de leur bureau ne s’intéressent guère à ce qui se passe dans le pays et à ce que vivent les maliens d’en bas. Ces ministres qui ne fournissent d’efforts que lorsqu’il s’agit de signer un parchemin, de se rendre au conseil des ministres ou à l’aéroport pour sourire leur bienfaiteur.

Il s’agit bien de ces ministres là qui ont plongé le pays dans un piteux état de pauvreté et de déliquescence sociale. Mais, qui jusqu’ici étaient les hommes de sérail du Président de la République. Des ministres qui ont garanti l’avenir de leur lointaine descendance, à l’aide du denier public. Avec à la clé, des voitures 4×4 flambant neuves qu’ils ont offert aux siens (maîtresse, marabout, griot…). Sur le dos du contribuable.

Bref, entre sauver un pays qui s’éteint dans son âme et un gouvernement incapable de se battre pour le salut du peuple, ces ministres on choisit d’entretenir leur luxe et d’assurer leurs proches parents.

Face au prochain remaniement, le président doit se positionner pour opérer un choix judicieux. Très judicieux. Mieux, il doit s’entourer d’hommes et de femmes peu portés sur le goût du lucre et susceptibles de lui donner, en particulier des résultats qu’il n’a pas pu obtenir, jusque-là. Faute de vision. Mais aussi, des responsables capables d’insuffler, en général, une nouvelle dynamique au programme gouvernemental.

Malgré des progrès, mais obtenu grâce aux efforts personnels du Chef de l’État lui-même, force est de constater que la plupart des objectifs du PDES (Programme de Développement Économique et Social) demeurent au stade de slogans creux et de vœux pieux.
En attendant, le Chef de l’État a du pain sur la planche…

Jean pierre James

Le Quotidien de Bamako du 17 Mars 2010.