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Le Premier ministre, les ministres, les chefs des institutions de la République, les membres du corps diplomatique et consulaire étaient au rendez-vous de cette cérémonie sous la présidence de Ibrahim Boubacar Kéïta. «Notre session s’ouvre décidément dans la douleur, dans l’épreuve.

Une semaine, presque jour pour jour, avant le décès du Pape, notre pays, à vrai dire notre capitale, Bamako, a renoué avec la violence. Violence irraisonnée, violence totale, gratuite et contraire à tous égards à notre culture, à nos valeurs de civilisation». IBK situait ainsi la reprise de la session parlementaire par rapport à l’émeute qui a suivi la défaite de l’équipe nationale du Mali contre celle du Togo.

Selon Ibrahim Boubacar Kéïta, l’Assemblée nationale avait senti «les frémissements précurseurs d’une crise qui pourrait se prévaloir de mauvais résultats sportifs pour se créer et chercher à se justifier par ce biais».

Il a expliqué par cette raison la création par l’Assemblée nationale d’une Commission d’information parlementaire sur le football. «Quel crime, quel grand crime n’a-t-elle commis, ce faisant ?», s’est interrogé le président de l’Assemblée nationale.

Il s’agissait pour l’institution tout simplement d’aider et d’accompagner dans la gestion de ce dossier sportif, explique-t-il. IBK a mis en garde contre «nombre de méprises et d’attitudes désobligeantes à effet humiliateur qui pourrait compromettre l’harmonie de nos relations», mais sans pour autant préciser l’institution qu’il accuse.

Il enchaîne avec ses envolés durcissant le ton : «l’Assemblée nationale du Mali ne fera jamais dans la démesure, la fanfaronnade. Dans la même veine, elle ne tolérera pas que soient mises en cause ses prérogatives ni qu’elle fasse l’objet d’irrespect institutionnel». Le président de l’Assemblée nationale a condamné «la violence sauvage» qui s’est déchaîné le 27 mars dernier au sortir du Stade du 26 mars. «Que tous ceux, capables de violence ou pire, de négligence dans sa prévention, répondent de leurs responsabilités», délibère-t-il.

IBK a déploré le fait que de tels événements surviennent au moment où le Mali s’apprête à recevoir les parlementaires de l’Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et de l’Europe. La défiguration du mobilier urbain en une telle période cause le plus grand préjudice à l’image de notre capitale mais aussi de l’ensemble de notre pays déplore-t-il.

Au cours de cet événement prévu à Bamako, verra le jour le parlement Acp, depuis longtemps en gestation. Bamako sera à son tour l’un des hauts lieux de l’histoire des Acp, après Georgetown, Lomé et Cotonou.

La session de l’Assemblée nationale qui s’ouvre ainsi a dans son programme les 11 projets de loi renvoyés lors de la clôture de la session budgétaire et de la session extraordinaire qui s’en est suivi. 17 nouveaux projets de loi viennent d’être déposés par le gouvernement à l’Assemblée nationale.

C’est dire que l’institution s’attaquera à ces projets de loi dès après la rencontre Acp-Ue.

Boukary Daou

6 Avril 2005