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Ce qui revient à dire qu’un homme ou une femme de la famille judiciaire serait mieux placé (e) pour occuper cette fonction à fond. Si bien que bon nombres de Maliens s’interrogent sur les activités concrètes que la ministre a menées au sein dudit département.

Depuis sa nomination, le 3 Octobre 2007, Mme Diabaté Fatoumata Guindo détient la double fonction de ministre chargé des Relations avec les Institutions et de Porte-Parole du gouvernement. Mais le Porte-Parole se serait tout simplement fait remarquer par une absence, sinon une invisibilité sur la scène nationale.

Aussi, d’aucuns n’ont pas manqué de banaliser, en affirmant que Me Diabaté est “une ministre figurante qui n’a aucune initiative à entreprendre“. Pour d’autres, les missions dévolues à la ministre ne sont que “protocolaires”, une manière de soutenir qu’elle n’est qu’une simple intermédiaire entre les députés et les autres ministres du gouvernement.

Or sur ce plan, n’importe quel ministère dispose de femmes ou d’hommes de protocole pouvant s’acquitter facilement de cette tâche auprès de l’Assemblée nationale. Et d’autes, de s’interroger, encore plus incisifs : “Quel est donc le rôle exact de la ministre ? Peut-être qu’elle ne maîtrise pas réellement le sens de ses missions ?”. Mais les plus tolérants de ces questionneurs avancent qu’elle n’a tout simplement pas encore fait ses preuves, même si elle en a les capacités.

En effet, selon nos informations, sept mois après la mise en place du gouvernement, Mme Diabaté Fatoumata Guindo est la seule ministre à ne pas nommer un Secrétaire Général. Elle se serait tout juste contentée d’un Cabinet restreint de quelques personnes.

Ce qui a occasionné le transfert de son ministère auparavant situé dans les locaux de l’ancien département (dissout) des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprises(PME). Mais l’exiguïté de ses locaux pourrait-elle à elle seule étayer la véracité du peu d’activité de ce ministère?

En tout cas, certains avis maintiennent que la ministre ne parvient pas encore à apporter sa touche personnelle par des actions concrètes auxquelles s’attendent les Maliens, pour l’accompagnement des initiatives du Président de la République et du Premier ministre.

Aujourd’hui, ce sont des descentes sur le terrain, ponctuées d’actions concrètes, qui sont menées tous les jours par plusieurs ministères, même si, dans leurs actions et initiatives, certains ministres manquent encore de punch.

Ce qui paraît surtout incompréhensible pour beaucoup de citoyens, c’est qu’au lieu de poser des actes, la ministre, Mme Diabaté Fatoumata Guindo, se contente d’accompagner des collègues ministres à leurs cérémonies d’inauguration ou de signature de convention. Eest-ce en tant qu’invitée ou simple spectatrice, se demandent d’autres citoyens, désorientés?

Aussi, ne serait-ce que pour éclairer les lanternes, c’est le moment opportun de revoir certains aspects des textes régissant les relations entre les différentes institutions du pays, et de procéder à une relecture de ceux qui régissent la vie de plusieurs associations et partis politiques du pays. En un mot, il s’agit de pallier certaines insuffisances de compréhension du citoyen par rapport aux relations entre les institutions, les associations et les partis.

C’est peut-être pour cela que la plupart des Maliens de la rue trouvent que la mission de Porte-Parole du gouvernement assignée à Mme Diabaté est tellement mal remplie qu’elle a viré en véritable échec. En plus, cette frange de maliens estime que c’est une ministre “très effacée”, peut-être “incapable de maîtriser les arguments appropriés pour d”fendre ses collègues”. Aussi, ces jugements représentent le moment et l’occasion, pour elle, de “relever le défi”.

quoi qu’il en soit, on entre dans le gouvernement pour y imprimer sa marque d’actions palpables, et non, comme le fustigent certains, “pour faire le point des initiatives menées ou réussies par les autres ministres ou servir de protocole entre le gouvernement et l’Asssemblée nationale”.

Dans l’affaire Ahmed Sow-OLAF, il a fallu que la polémique empire pour que, sur proposition du Président de la République et du Premier ministre, le ministre incriminé et la Porte-Parole du gouvernement expliquent le fin fond du problème aux médias nationaux et internationaux. Aujourd’hui, l’affaire ressurgit, et tout le monde s’attend à une autre explication de Mme Diabaté Fatoumata Guindo.

Mais selon certaines indiscrétions, la ministre passe plus de temps à l’Assemblée nationale qu’à son département, surtout lors des sessions parlementaires. Or, de l’avis d’un responsable politique, l’Assemblée nationale n’est pas la seule institution du Mali. Et ledit responsable, de recommander, ou du moins, de conseiller : “Elle doit chercher à travailler avec les autres institutions pour voir ce qu’on peut y améliorer pour qu’elles soient conformes aux normes universelles”.

Pourtant, le fait d’assurer cette mission ne doit pas empêcher la ministre de s’investir davantage et réaliser d’autres actions en vue d’accompagner le Projet du Développement Economique et Social (PDES). Par ailleurs, il faut des textes règlementaires plus accessibles à la compréhension du public et favorables à une meilleure collaboration entre l’Etat et la population.

Dans tous les cas, seules la capacité et la compétence de Mme Diabaté Fatoumata Guindo peut actuellement insuffler un vrai dynamisme au sein du ministère chargé des Relations avec les Institutions. Surtout qu’après le limogeage de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, Mme Bah Fatoumata Nènè Sy (pour insuffisance de résultats,di-on), les regards du public sont à présent tournés vers Mme Diabaté. Pourra-t-elle faire détourner d‘elle ces regards?…

Dans le cas contraire, ce serait dommage, car l’échec, du moins l’éviction de deux femmes du gouvernement (donc à de très hautes fonctions du pays) risque de donner raison aux détracteurs de la de la gent et de la promotion féminines. Et quand on pense que les femmes exigent toujours plus de quotas de participation dans les instances de décision, malgré les sept (désormais six) postes ministériels qu’elles occupent…

Et pourtant, seul le mérite du à la compétence peut et doit désormais constituer la condition sine qua non pour occuper un poste suprême. C’est donc aux femmes en qui on a fait confiance de prouver qu’elles méritent leurs postes. Tout le monde est unanime à prendre aujourd’hui conscience que pour l’avancée du pays, il existe des femmes auusi valeureuses que battantes. Et c’est effectivement pour cela elles sont, comme on dit, “attendues au tournant“ dès qu’elles accèdent à un très haut poste.

En attendant, à tort ou à raison, bien des esprits s’interrogent sur la nécessité du maintien de Mme Diabaté Fatoumata Guindo dans le gouvernement. A elle donc de prouver ce dont elle est capable.

Sadou BOCOUM

02 mai 2008