A la demande du chef du village, la mairie de la Commune VI et le gouvernorat du district ont accepté la réhabilitation de Sénou. Mais dimanche 19 août l’Association pour le développement de Sénou, a exigé l’arrêt des travaux. Motif : le double langage de l’entreprise chargée d’exécuter les travaux et le flou qui entoure le processus de réhabilitation.
Sénou, un quartier (en réalité un gros village) comme d’autres quartiers de la périphérie de Bamako n’est pas viabilisé. Le village, qui compte plus de 15 000 habitants, est accessible principalement par la route nationale 6. Même si le quartier dispose de centres de santé, d’écoles, il lui manque encore l’électricité, des équipements marchands adéquats, des espaces verts.
L’accès à l’eau potable à cause de l’insuffisance des bornes-fontaines est également une des difficultés que vivent les habitants du quartier. A ces difficultés, s’ajoute celle de la circulation à cause de l’étroitesse des rues, voire la présence de culs-de-sac par endroits.
Les quartiers non viabilisés ou non lotis sont très souvent des repaires de bandits de tout acabit. Et Sénou ne fait pas exception à cette règle, d’où la demande du chef de village aux autorités communales et du district en vue de la réhabilitation du quartier. Le coup d’envoi des travaux de réhabilitation a été donné jeudi 16 août.
La viabilisation du quartier comporte donc beaucoup d’avantages parce qu’elle permettra d’améliorer sensiblement le cadre de vie des habitants en leur facilitant, entre autres, l’accès à l’eau potable, l’électricité, la circulation… Six groupes d’agents marqueurs ont été déployés sur le terrain. Leur travail : apposer les numéros d’identification sur les toutes les concessions.
Quiproquo
Mais cette opération de réhabilitation est contestée par l’Association pour le développement de Sénou (ADS). Celle-ci exige des autorités communales et du district qu’une dizaine de représentants des populations intègrent la commission de supervision des travaux. Toutes choses que refusent les autorités, qui affirment que selon les textes en la matière, la population n’a droit qu’à trois représentants.
L’ADS explique sa revendication par le fait que trois personnes au sein de la commission est très peu pour représenter valablement la population. Un autre motif de l’Association pour demander l’arrêt des travaux, selon Ya Traoré, un des membres, est le double langage de l’entreprise chargée de l’exécution des travaux et le flou qui entoure le processus de réhabilitation. « Tantôt l’entreprise parle de lotissement, tantôt de réhabilitation, c’est-à-dire faire seulement des voies. Nous voulons une transparence dans les opérations et l’entreprise GESCI ne nous inspire pas confiance ».
Mais pour le maire délégué de Sénou, qui précise qu’il s’agit bien d’une opération de réhabilitation et non d’un lotissement, les travaux de recensement vont continuer. Zan Coulibaly, le maire délégué, assure qu’une zone de recasement est déjà mise à la disposition de la mairie par le cercle de Kati.
Selon le maire, il faudra attendre la fin des opérations de recensement pour déterminer le nombre d’habitants à recaser. M. Coulibaly voit dans les agissements de l’Association une façon de saboter les travaux.
Denis Koné
27 août 2007.