Marquer une rupture et donner un nouveau souffle à l’Olympisme ! Telle était vraisemblablement la volonté des délégués des 53 Comités nationaux olympiques (CNO) d’Afrique en débarquant à l’aéroport international Kotoka d’Accra.
Ce qui se comprenait naturellement parce que l’un des principaux points inscrits à l’ordre du jour de la 11è session de l’Assemblée générale de l’ACNOA portait sur le renouvellement de son Comité exécutif.
Les postes de président et de secrétaire général étaient les plus convoités. Pour la présidence, il y avait six prétendants.
Il s’agit du président sortant, Alpha Ibrahima Diallo (Guinée-Conakry), Général Lassana Palenfo (Côte d’Ivoire), le Colonel Hamad Kalkaba Malboum (Cameroun), Fidèle Waura (Gabon), le Général Zoumaoro Gnofame (Togo) et le Gambien Dendy N’Diaye.
Ayant sillonné tout le continent, durant près de deux mois, pour présenter son ambitieux programme et partager avec les CNO sa vision de la relance de l’olympisme africain, Palenfo était naturellement le favori.
Surtout qu’avant le vote du 18 juin 2005, des rivaux comme Alpha I. Diallo et Kalkaba Malboum s’étaient retirés de la course, officiellement en sa faveur. Cette tendance s’est confirmée au premier tour qui a vu Palenfo prendre la tête avec 24 voix devant Dendy N’Diaye (16 voix), Gnofame et Waura avec seulement cinq voix chacun.
Les textes de l’ACNOA prévoient l’élection du président à la majorité simple. Un détail qui a miraculeusement échappé aux responsables du vote.
Toujours est-il que le 2è tour qui devait opposer Palenfo et Dendy n’a pas eu lieu puis que le second, très fair play, s’est retiré en reconnaissant le mérite de son adversaire à diriger cette association sportive et olympique panafricaine.
C’est donc par acclamation que le Général Lassana Palenfo (président du Comité Olympique ivoirien et de l’Union africaine de judo, membre du CIO et de la Fédération internationale de judo…), naturellement soutenu par le Mali, a été élu président de l’ACNOA par acclamation.
L’expérience de la vision
«Je n’ai pas d’ambition personnelle, mais une ambition olympique pour l’Afrique. Le développement du sport africain et la vulgarisation de l’olympisme sont des défis que nous voulons relever dans la transparence et le respect des valeurs olympiques», a souligné Palenfo à la session de clôture.
Au poste de secrétaire général, le sortant, Raymond Ibata (Congo-Brazzaville) a été battu à plates coutures par l’Angolais Gustavo Da Conceiçao. Le Zambien Patrick Chamunda a été élu Trésorier général à la place de Dendy N’Diaye. Les vice-présidents sont, dans l’ordre Moustapha Beraf (Algérie), Moussa Aggrey (Tchad) et Mamadou Talata Doula (Niger).
Ces élections sont conformes à la nouvelle vision que les CNO ont du développement du sport et de l’olympisme africains. L’une des particularités des nouveaux élus aux postes clefs du Comité exécutif, est leur jeunesse par rapport à leurs prédécesseurs. Ce rajeunissement découle de la quête de l’efficacité et du pragmatisme devant hisser le sport africain dans le gotha mondial.
Tourner la sombre page
Avant les travaux du Centre international des Conférences d’Accra, les délégués ne cachaient plus leur volonté d’élire des hommes et des femmes dynamiques, rigoureux et compétents à la tête de l’ACNOA.
Ils voulaient surtout définitivement tourner la page de la vie de leur association en faisant fi, pour une fois, des barrières linguistiques et autres considérations politiques pour privilégier les vrais intérêts du sport africain et de la famille olympique africaine.
La compétence, l’esprit d’initiative, le leadership, l’intégrité morale, l’expérience… ont été ainsi les qualités privilégiées par les délégués des 50 CNO présents à Accra.
Gageons que, comme l’a souhaité le président de la République du Ghana, John Kufuor, que l’équipe de Palenfo saura mettre en évidence ses compétences, ses capacités professionnelles et son imagination pour donner au sport et à l’olympisme la nouvelle image dont ils ont tant besoin pour sportivement hisser l’Afrique au niveau des autres continents.
Moussa Bolly
Envoyé spécial
28 juin 2005