Et cela pour contribuer fortement à la réduction de la
mortalité maternelle et néonatale. Pour informer
l’opinion publique nationale sur les motivations de
cette action d’envergure, le ministre de la santé
Maïga Zeinab Mint Youba a rencontré la presse.
Ainsi elle a rappelé que le taux de mortalité
maternelle reste encore élevé dans les pays en voie de
développement dont le nôtre. Selon EDS III toutes les
3 heures on enregistré un décès maternel et 80
nouveau-nés meurent chaque jour au Mali.
Et il est
aussi admis que la plupart des causes des décès
maternels et néonatals pourraient être prévenues si
seulement la femme enceinte pouvait être assurée de
bénéficier d’un accouchement assisté par une personne
qualifiée et des soins obstétricaux d’urgence lorsque
les complications en rapport avec la grossesse se
présentent.
Conscient de cette situation, le Mali participe à
plusieurs initiatives à l’échelle du continent
africain et a mis en oeuvre un certain nombre de
stratégies pour la réduction de la mortalité
maternelle et néonatale.
Il s’agit de concrétiser cet
engagement par l’aménagement du cadre juridique actuel
pour permettre, avec l’institution de la gratuité,
d’améliorer l’accès à la césarienne, la disponibilité
des soins obstétricaux d’urgence.
Le ministre de la santé a par ailleurs souligné qu’en
se référant au taux actuel 0,8% le nombre des femmes
césarisées est d’environ 4800 et l’objectif visé par
cette décision est de porter ce taux à 5% sur cinq
ans. Les dépenses engendrées par la prise en charge
gratuite de la césarienne feront l’objet d’une ligne
budgétaire : “subvention césarienne” inscrite au
budget d’Etat.
Elle a précisé que pour que la gratuité de la
césarienne contribue fortement à la réduction de la
mortalité maternelle et néonatale, cette gratuité doit
être complétée par certaines mesures d’accompagnement
qui viseront à réduire les trois retards qui sont mis
en évidence par l’analyse de la situation comme des
facteurs qui posent des barrières aux soins rapides, à
savoir le retard mis par la parturiente à se décider
de solliciter les soins, le retard mis par la
parturiente pour arriver au centre de santé et le
retard mis dans l’obtention de soins adéquats au
niveau du centre.
Pour Mme la ministre de la santé, avec cette
décision, il s’agira de préserver les acquis et de les
renforcer avec de nouvelles initiatives. Et elle a
invité la communauté à s’impliquer pour le transport
de la parturiente au centre de santé pour une prise en
charge d’urgence.
Après une brève intervention du ministre de la santé,
elle s’est prêtée aux questions des journalistes. A la
question de savoir la raison de cette décision, le
ministre de la santé a répondu qu’il s’agit d’un acte
de solidarité des autorités du pays pour la réduction
de la mortalité maternelle et néonatale parce que trop
de femmes et de nouveau-nés meurent.
Dado CAMARA
24 juin 2005