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Un état de fait inhérent aux magouilles, aux népotismes, à l’affairisme et aux parentélisme qui ont pris corps et qui se sont incrustés au coeur de l’appareil policier du Mali.

Les innovations apportées au dernier concours de recrutement, à savoir l’adresse des dossiers de candidature au Ministre de la sécurité qui a lui-même, comme l’a laissé entendre à l’époque une source proche du ministère, vérifié dossier par dossier, le bien fondé des documents qui lui étaient soumis, n’ont rien enlevé à cet état de fait.

Ce qui laisse plus d’un Malien dans un état de perplexité, et qui assiste malheureusement à un affaiblissement progressif de l’appareil sécuritaire du Mali.

Sinon comment comprendre qu’il y ait aujourd’hui de nouvelles recrues qui ne savent même pas lire une phrase ?

Et que dire encore si certains sont obligés de faire l’interprète d’autres qui ne comprennent pas français ? Comment des gens comme ceux-là se sont retrouvés en formation aujourd’hui à l’école de police ?

N’est-ce pas là la preuve qu’il y a eu des relâchements au niveau du traitement des dossiers ? Mais à quel niveau ? Ce n’est certainement pas au niveau du Ministre Gassama car nous savons qu’à l’époque, il a renvoyé plusieurs candidats qui étaient venus lui demander des faveurs.

Doit-on comprendre alors que des dossiers pas très clairs ont été introduits dans les documents après vérification du Ministre ?

Par ailleurs, l’éthique et la règle n’ont pas été au rendez-vous des visites médicales comme en attestent les cas de renvoi de quatre nouvelles recrues pour raison de grossesse, ou encore la mort d’un élément, qui serait d’ailleurs le fils d’un officier, pour épuisement.

Tous, pourtant, étaient censés être là après le cap des visites médicales, donc aptes à faire des formations militaires. Certains parlent même de la présence d’étrangers parmi les recrues.

Même si nous n’en avons pas eu la certitude, on comprend aisément qu’après les irrégularités constatées çà et là, de telles possibilités ne sont pas à exclure.

Aussi, pensons nous qu’il faut une révision des conditions du concours de recrutement direct d’agents de police pour assainir le milieu qui mérite une réputation plus honorable.

Certains anciens de la police ne cachent pas leur inquiétude face à l’avenir de la Police Nationale au rythme où vont les choses.

Car, disent-ils, au lieu que l’Etat ait des éléments engagés pour la cause nationale au service exclusif de la protection des citoyens et du maintien d’ordre, on risque un jour de se retrouver avec une force de sécurité qui va plutôt contribuer à créer du désordre. Et ça, notre pays n’en a pas besoin.

Adama S. DIALLO

9 novembre 2005.