Le Réseau des communicateurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest (Recotrade), en collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a organisé le mardi au centre Aoua Kéita, à l’occasion de son lancement, un atelier de formation L’atelier va durer trois jours et a pour thème « les communicateurs traditionnels mobilisent contre l’excision ».
Ben Chérif Diabaté président de la coordination Recotrade a exprimé toute sa reconnaissance à l’OIF qui a soutenu et financé la mise en place du Réseau des communicateurs traditionnels de l’Afrique de l’Ouest en septembre 2004 au Burkina Faso et le projet « les communicateurs traditionnels mobilisent contre l’excision » prévu pour durer deux ans et qui va être exécuté dans les zones Mandégophone de l’Afrique de l’Ouest (Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, Tambacounda au Sénégal, à Kankan en Guinée et dans les six communes de Bamako au Mali).
Pour M. Diabaté, la cérémonie de lancement du projet est un signal fort qui démontre l’engagement des communicateurs traditionnels auprès de leurs autorités de l’Afrique de l’Ouest pour l’abandon de la pratique de l’excision et en faveur de la promotion des droits de la femme et de la jeune fille.
« Cet atelier de trois jours renforcera la capacité des communicateurs traditionnels afin qu’ils assument un rôle performant dans l’information et la sensibilisation des communautés et susciter un débat public et une remise en question de la pratique de l’excision dans nos pays respectifs », a-t-il ajouté.
Mme Maïga Kadi Touré, la représentante de l’OIF a précisé que la formation de 50 communicateurs traditionnels en techniques de communication verbale, radio et d’argumentaires contre l’excision se situe dans le cadre de la lutte contre la pratique traditionnelle néfaste aux femmes et aux filles, une pratique qui reste un sujet sensible en dépit des efforts déployés à tous les niveaux local, national et international.
« Cette pratique reste l’une des violations les plus criantes en matière des droits humains, sexuels et reproductifs. L’excision est une pratique qui n’a aucune fonction thérapeutique et porte gravement atteinte à l’intégrité physique et psychologique de la femme et provoque dans certains cas la mort », a-t-elle rappelé.
Le plaidoyer et la sensibilisation restent les principales stratégies pour changer le comportement, les communicateurs traditionnels occupent une place de choix dans la lutte contre l’excision. C’est dans ce sens que l’OIF, qui mène déjà des campagnes de sensibilisation avec les radios rurales depuis 2003 en y associant les communicateurs traditionnels dans le but de sensibiliser et d’informer les populations, a accepté de financer ce projet aux bénéfices des communicateurs traditionnels des 4 pays de l’Afrique de l’Ouest.
Sètè Traoré
23 Octobre 2008