Le week-end dernier, les jeunes de l’Union Soudanaise-RDA (US-RDA) étaient en conclave autour de leur 2è Congrès ordinaire. Une occasion, pour eux, de sonner le “rappel des troupes”, en perspective des communales à venir, de juger de l’infaillibilité de leur engagement, mais aussi, d’administrer une leçon de sagesse à la vieille garde de la grande famille RDA, aujourd’hui, plus que jamais divisée par certains réfractaires du parti.
“Au moment où ceux qui ont quitté leur parti pour des raisons diverses y sont retournés pour lui donner plus de force et de chance, à la veille des joutes électorales, il est inadmissible que ceux qui se réclament des idéaux de Mamadou Konaté et du Président Modibo Keïta restent absents de la grande famille RDA…”, a indiqué Secrétaire Général sortant de la Jeunesse US-RDA, M. Gaoussou Coulibaly. Des propos foncièrement admis par ses camarades congressistes.
Pourtant, ces appels du pied venant des jeunes du parti n’ont rien d’étonnant : ils prouvent tout simplement qu’ils ont bien assimilé les leçons qui leur ont été prodiguées par les vieux.
En effet, du PIDS au BDIA, en passant par l’US-RDA, contrairement aux réticences de départ, tous s’accordent aujourd’hui sur la nécessite de la reconstitution de la grande famille RDA. Même si, par contre, personne ne se décide à faire le premier pas.
Or, il est fondamentalement admis qu’aujourd’hui, le salut de l’UR-RDA – tout comme celui des partis sortis de ses flancs, du reste- passe obligatoirement par la réunification. Une réunification qui devient elle-même un devoir de mémoire vis-à-vis des ténors de l’US-RDA, tels que Mamadou Konaté et Modibo Keïta, en qui les militants du parti se reconnaissent tous pourtant.
Cependant, des questions s’imposent : entre autres, peut-on réellement mettre en pratique ce principe de l’union sacrée prôné par les pères fondateurs du RDA au Mali ? N’est-ce pas par ce principe si cher aux aînés qu’on peut transcender n’importe quel différend politique et n’importe quel obstacle ?
Ont-ils enregistré du progrès, mais dans la division ? Sont-ils encore confiants en l’avenir, avec de petites peuplades de militants ? Ont-ils un seul instant pu prendre conscience des prouesses qu’ils pourront réaliser en rassemblant tous ces militants disparates qui les suivent, sans oublier le capital de sympathies qu’ils engrangeraient, par le seul fait de se réunir de nouveau? Dans tous les cas, une chose est certaine : ils tous eu à se poser de telles questions.
La tâche devient plus simple pour les héritiers politiques du défunt Président Modibo Keïta, si les responsables du parti se donnaient un temps soit peu la peine de faire le bilan de leurs différents parcours.
Alors, qu’ est-ce qui les retient donc pour faire savoir, aux jeunes du parti et à la jeunesse malienne -en qui Mamadou Konaté et Modibo Keïta avaient foi-, qu’ils sont capables d’un réel sursaut d’orgueil, un sursaut sans compromission, mais surtout dans le pardon et la reconnaissance de l’autre, dans la différence ?
Et si ce sont les jeunes qui les interpellent aujourd’hui sur la question, un grand pas serait alors franchi. A la vieille garde d’aborder donc le grand virage menant à l’unité et à la fraternité retrouvée, et ce, en la mémoire de Mamadou Konaté, de Modibo Kéïta et des autres anciens du parti.
Car, dans ce pays, si des hommes politiques doivent donner de bons exemples, c’est bien les héritiers de ces grands monuments de la lutte pour un Mali libre et indépendant.
Adama S. DIALLO
21 Octobre 2008