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C’était au cours d’une conférence de presse conjointe, tenue à la Dette Publique, qu’il a animée avec Ousmane Thiam, son homologue de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprises.

Devant un parterre de journalistes des grands jours, le Ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau, Hamed Diane Semega, sous l’œil de plusieurs techniciens de son département, ne s’est nullement pas embarrassé pour qualifier d’échec la privatisation, en 2000, de la Société Energie du Mali-SA.

Pour corroborer son argumentaire, le ministre Séméga a justifié l’état désastreux de la situation de EDM-SA par le manque d’un investissement de plus de 400 milliards de Fcfa (étalé sur 20 ans) promis par l’ancien partenaire, SAUR International.

« Tenez-vous bien que depuis 2002, aucune nouvelle localité n’a été branchée sur le réseau. Le réseau interconnexion concernant l’axe Ségou-Koutiala n’a pu être aussi réalisé« , a déclaré le ministre, qui a déploré par la même occasion la non desserte en eau et électricité de certaines sociétés minières que sont Sadiola et Syama.

« Le coût de l’électricité impacte de plus de 25% le coût de production de l’or dans notre pays« , a précisé Hamed Diane Semega, dénonçant le non respect par SAUR de son Programme d’investissement.

L’orateur n’a pas manqué également de mettre à l’index la politique d’investissement de l’ancien partenaire qui faisait, soutient-il, recours aux découverts pour financer ses projets.

« Le fossé était trop grand entre nous. Nous avons refusé de souscrire à une série d’engagements financiers voulus par SAUR. Nous avons pris une décision sage en laissant partir SAUR« , a précisé l’orateur. Dénonçant « l’utopie » du contrat de concession, Hamed Diane Semega n’a pas manqué de rappeler les efforts incommensurables qu’à consentis l’Etat pour que la société puisse maintenir le cap.

Il a fait allusion aux baisses tarifaires successives, notamment celles de 2002 de l’ordre de 4,57% et de 2,28%. En 2003, a-t-il poursuivi, compte tenu du niveau très élevé des tarifs, le gouvernement a demandé une baisse de 10%.

Cette basse, soutiendra le ministre, a été l’Etat a versé à EDM-SA un montant cumulé de l’ordre de 18 milliards de Fcfa à titre de compensation tarifaire.

Qualifiant de « catastrophique », la situation actuelle de la société d’eau et d’électricité, le premier responsable du département Energie et Eau a mis à l’index les charges non maîtrisées au niveau de EDM-SA, les frais de téléphone exorbitants et le salaire démesuré payé à certains expatriés.

Evoquant l’éventualité d’une baisse tarifaire, souhaite par l’ensemble des clients qui courbent l’échine sous le poids exorbitant des tarifs d’eau et d’électricité, le Ministre Semega reste inflexible.

« Rien ne sert de faire des promesses démagogiques. Je ne dirais jamais à personne que demain je vais faire baisser les tarifs. Aujourd’hui, nous avons des contraintes objectives« , a répondu le Ministre.

Du futur immédiat de EDM-SA qui inquiète, à juste raison, beaucoup de Maliens, notamment en matière de corruption, de laisser-aller, la gabegie, la mauvaise gestion, Hamed Diane Semega s’est voulu rassurant.

« Le nouveau Directeur (NDLR Alpha Sékou Djitèye) est connu pour sa rigueur intellectuelle et morale. Nous pensons que cet homme est à même de bien diriger la société. Dans tous les cas toute mon équipe aura un œil sur EDM-SA« , a déclaré le ministre, ajoutant que « nous n’aurons plus d’excuse si ça ne marche pas, d’autant que nous sommes maintenant aux commandes« .

Le Ministre a lancé un appel pressant à la presse pour qu’elle joue pleinement son rôle de vigile.

A rappeler que l’Etat malien est désormais majoritaire dans le capital de EDM-SA avec 66% contre 34% pour IPS du Fonds Aga Khan pour le développement économique (AKFED).

Sory Ibrahima GUINDO

19 octobre 2005.