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Avec lui, c’est l’ensemble des douanes maliennes qui est honoré grâce aux résultats « miraculeux » atteints en 2005, une année rendue extrêmement difficile par la nature au Mali.

Le mercredi 26 avril dernier, le Colonel Cheick Kéïta a reçu des mains du chef de cabinet du ministère de la jeunesse et des Sports Souleymane Diabaté le trophée Chaba Sangaré (du nom de l’ancien instituteur et député de la Commune IV du District de Bamako décédé en 1980).

Ce prix récompense les personnalités et cadres de l’Etat et de la société civile qui se sont distingués au cours de l’année écoulée par leurs actions, leur courage et leur combativité dans l’exercice de leurs fonctions.

Le prix est institué depuis 1998 par le Rassemblement des jeunes pour l’unité d’action. Soixante douze heures après cette couronne, le directeur général des douanes a enlevé le prix international décerné par le groupe de communication ivoirien Bab’s com aux meilleurs artisans du développement en Afrique de l’Ouest.

Il a reçu un diplôme et un trophée au cours d’une cérémonie organisée à l’hôtel Tiama d’Abidjan en présence d’un parterre de personnalités. Le groupe Bab’s com a initié son prix pour faire valoir les compétences dans la sous-région Ouest africaine.

Pour l’année, il a ciblé les administrations douanières et après un examen minutieux des données collectées dans tous les pays, le groupe a porté son choix sur le directeur général des douanes du Mali. Les raisons sont multiples.

Pour les initiateurs du prix Bab’s com, le Colonel Cheick Kéïta a crée un climat de confiance entre les opérateurs économiques maliens et les douanes du pays. Les actions de sensibilisation et d’information qu’il a engagées depuis sa nomination le 18 avril 2003 ont permis de réduire considérablement la fraude à l’importation au Mali. Toutes choses qui ont favorisé la croissance des recettes douanières.

En effet, selon le sous-directeur des recettes et études des douanes du Mali Moumine Dembélé, les recettes douanières ont augmenté, sur les 3 dernières années, d’environ 64,50 % passent de 185 773,6 millions de F Cfa en 2003 à 210 906,7 millions de F Cfa en 2004 et 225 milliards de F Cfa au titre de la loi des finances 2005.

Et sur la base des indicateurs macro-économiques, les perspectives des recettes douanières se chiffrent à 244 milliards 100 millions de F Cfa au titre du budget d’Etat 2006.

Comment le Colonel Cheick Kéïta a-t-il pu atteindre ses objectifs en 2005 alors que le Mali croulait sous les feux attisés de la crise ivoirienne, de l’invasion acridienne, de la continentalité, de la mauvaise pluviométrie, de la flambée des prix du pétrole et de la chute du cours du dollar ?

C’est la réponse à cette question qui justifie le choix des responsables de Bab’s com, car, dans tous les pays de la zone Uemoa où les recettes sont élevées, 90 % de celles-ci proviennent des ports.

Bab’s com a également pris en compte le fait que Cheick Kéïta a toujours fait preuve d’efficacité et de souplesse dans les négociations et le règlement des contentieux entre l’administration douanière et le secteur privé.

Plusieurs autres actions et acquis sont à mettre à son actif en matière de modernisation de l’administration douanière avec notamment le plan de développement informatique (PDI).

Ces deux distinctions ne font pas tourner la tête au récipiendaire Cheick Kéïta, qui les dédie d’abord à l’administration douanière du Mali sur laquelle il s’appuie, puis à l’ensemble des douanes de la sous-région pour leur collaboration constante.

Il se dit heureux de constater que des yeux extérieurs observent ce qu’il faut et apprécient ce travail à sa juste valeur.

Mais, il considère cet honneur comme des interpellations qui lui imposent une éternelle remise en cause.

Aujourd’hui, l’ambition de Cheick Kéïta, c’est de réussir les changements à opérer pour être exact au rendez-vous des recettes.

Sékou Tamboura