Les opérations de traitement des données issues du terrain sont bien avancées au niveau du Centre dédié à cet effet.Le Centre de traitement des données occupe une place importante dans le dispositif du recensement administratif à caractère d’état civil (Ravec). C’est à ce niveau que sont centralisées, analysées, regroupées et publiées les données du Ravec. Ses activités essentielles sont tournées vers la collecte et la constitution de la base de données populations et d’état civil et l’impression du registre d’état civil. C’est pour mesurer l’évolution du Ravec que le Premier ministre Modibo Sidibé a visité vendredi le Centre situé à Korofina-nord.
Le chef du gouvernement était accompagné de quatre membres du gouvernement : Mme Diarra Mariam Flantié Diallo (Communication et Nouvelles technologies), Kafougouna Koné (Administration territoriale et Collectivités locales), Sanoussi Touré (Economie et Finances), Mme Siby Ginette Bellegarde (Enseignement supérieur et Recherche scientifique). Le Centre est opérationnel depuis août 2009. Son directeur, un ingénieur informaticien, le lieutenant-colonel Abdoul Sy a expliqué que le démarrage des activités a permis de recueillir les CD-ROM issus du terrain et de les insérer dans la production. Les résultats obtenus à ce jour sont disponibles au Centre. Les 28 350 CD (données des valises) insérés dans le système comportent les données de 12.790.681 personnes. On dénombre 12.709.825 personnes avec un numéro d’identification national.
Les difficultés enregistrées pendant les opérations se situent à plusieurs niveaux, constate Abdoul Sy. Il s’agit, entre autres, de la mobilisation des financements au niveau des partenaires signataires du cadre partenarial, du retard dans la livraison du matériel par l’opérateur Sagem, des contraintes liées au terrain, de la recherche des ressources additionnelles pour le financement du gap afin de poursuivre les opérations et enfin de la réadaptation du chronogramme des opérations en raison des difficultés citées.
A tout cela, il faut ajouter la poursuite du traitement des données issues du terrain par le Centre de traitement, le refus de certaines familles de se faire recenser à cause de la mauvaise interprétation des objectifs du recensement, les problèmes de rattachement à des communes, la sous-estimation des prévisions à Paris, Madrid, Luanda, Tripoli et Conakry, la faiblesse de la performance des équipes à l’extérieur et le non respect du plan de progression des équipes dans la quasi-totalité des juridictions.
Le ministre Kafougouna Koné a annoncé que le plan opérationnel du Ravec prévoit qu’à la fin des opérations de terrain, quelques équipes de recensement retourneront dans les communes et les missions diplomatiques et consulaires pour prendre en charge les citoyens qui étaient absents lors du premier passage. La réflexion est en cours pour le développement du système avec l’implication des départements sectoriels, l’adoption d’une loi dérogatoire pour achever le processus de constitution du fichier d’état civil et l’adoption de « la solution City-Web et client léger » qui permet de faire des saisies et des mises à jour des données depuis les communes connectées au site central.
Les perspectives concernent le dispositif juridique et financier à mettre en place en vue de protéger le système et le consolider. Il s’agit, entre autres, de la pérennisation du cadre institutionnel de suivi des questions d’état civil à travers la création d’une structure pérenne de gestion des faits d’État civil, de l’élaboration de textes sur la protection des données individuelles et des textes autorisant l’octroi des actes de naissance aux personnes recensées avec des pièces autres que l’acte de naissance, l’adoption de mesures financières pour la pérennisation du système et la mise à jour des données. Malgré les difficultés constatées au démarrage du projet et sur le terrain, le Ravec jusqu’à cette étape s’est déroulé de façon satisfaisante.
Le chef du gouvernement a situé le Centre de traitement des données au cœur de la modernisation de notre pays. « Nous allons trouver des solutions à l’interconnexion des 703 communes parce qu’elle fait partie des programmes du gouvernement », a indiqué le Premier ministre. Il existe certes des cercles où il reste beaucoup de personnes à recenser, mais de façon générale l’objectif de recenser 90% de la population cible est atteint sinon dépassé dans la plupart des cercles.
Les facteurs positifs qui ont permis d’atteindre les résultats affichés sont, entre autres, la ferme volonté du gouvernement de réussir le recensement, l’adhésion et l’accompagnement de certains partenaires, la mobilisation et la disponibilité des autorités, la campagne de communication mise en œuvre, l’engagement des agents recenseurs et le suivi très étroit des opérations.
Les opérations se poursuivent avec l’enrôlement des Maliens de l’extérieur, le traitement des données au niveau du CNTD qui a connu une avancée notable avec l’impression des registres, la correction des anomalies et la mise en place du dispositif de pérennisation. La visite du Premier ministre a pris fin par une visite guidée des locaux du Centre.
Souleymane Doumbia
Essor du 08 Novembre 2010.